La révision des méthodologies académiques dans l'enseignement de la traduction et des langues étrangères pour "être au diapason des mutations opérées de par le monde" a été soulignée à Oran. Lors d'une journée d'étude sur "la traduction, l'apprentissage et l'enseignement des langues" organisée par le laboratoire de recherche et de traduction et l'université d'Oran, les participants ont insisté sur la nécessité d'axer les méthodologies d'enseignement de la traduction sur l'apprentissage de données linguistiques revêtant des dimensions civilisationnelles et culturelles distinctives de chaque langue. Cette phase est considérée comme un préalable aux différentes étapes de l'enseignement des techniques de la traduction. Le Dr Seddiki, directeur du laboratoire de recherche et de traduction, a estimé que "la méconnaissance des traducteurs diplômés universitaires des cultures et des spécificités des langues a un effet négatif sur la qualité de leur formation universitaire, notamment devant les exigences du marché de la traduction qui est un champ très vaste imposant à ses utilisateurs d'être au courant en permanence des nouveautés opérées dans les langues". Au cours de cette rencontre, qui a regroupé des chercheurs et académiciens de différentes universités du pays, les débats se sont cristallisés autour de l'évaluation des méthodologies actuelles adoptées en matière de formation des traducteurs. Selon eux, ces méthodologies accordent une importance "exagérée" à l'aspect théorique au détriment de l'innovation des méthodes pratiques s'adaptant avec les exigences du marché de la traduction en renouvellement constant de par le monde. Par ailleurs, les participants ont valorisé l'initiative du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique relative à l'unification des programmes nationaux de la recherche dans un cadre méthodique et complémentaire. Ils ont expliqué que ceci va permettre de parvenir aux objectifs escomptés et éviter aux nouveaux diplômés de s'affronter à la réalité du marché de l'emploi qui n'est pas conforme à leur formation universitaire. L'accent a été mis en outre sur la nécessité de renforcer les instruments de la formation des formateurs notamment en matière d'assimilation des techniques de la traduction et d'élaborer des plans de recyclage et de formation continue pour être au diapason des nouveautés opérées dans ce domaine, favorisant l'émergence de terminologies nouvelles. Il a été recommandé aussi d'opter pour la formation de traducteurs spécialisés en lexicographie médicale, technique et autres spécialités. Le président du comité d'organisation de cette rencontre a annoncé la sortie prochainement de la première promotion de traducteurs spécialisés dans la langue allemande au terme de 3 années d'enseignement dans le cadre du système du LMD. Il est prévu, a-t-il ajouté, de diffuser les résultats des recherches scientifiques de quatre groupes issus du laboratoire de recherche et de traduction. Cette journée d'étude est la deuxième après celle organisée au début de l'année courante a l'université d'Oran, ayant traité de la problématique de la traduction. R.R