Le baccalauréat est un événement national auquel les familles algériennes accordent un intérêt particulier, en ce sens qu'il y va de l'avenir d'un fils ou d'une fille et parfois des deux, comme c'est le cas pour Mme Leïla dont les jumeaux Houda, Narimene et Iyad s'apprêtent à passer les épreuves. Le 7 juin, c'est le jour fixé pour le début des épreuves ; les candidats sont au bout du stress mais, en dépit d'intenses préparatifs, l'optimisme nourrit l'espoir de ces derniers à travers l'envie de décrocher ce diplôme. «Je ne sens pas le temps passer, cette matière demande des efforts considérables et une grande concentration», a déclaré Hichem, 17 ans, du lycée Hamia de Kouba, candidats à l'épreuve du baccalauréat filière mathématique. «Je me lève à 4h du matin pour réviser mes cours, l'obsession du baccalauréat provoque chez moi des insomnies», a-t-il ajouté. Par ailleurs, afin de combler le manque dans quelque matières jugées essentielles, de nombreux parents d'élèves offrent durant les deux derniers mois de chaque année scolaire des cours de soutien à leur enfants candidats au baccalauréat malgré les séances prévues par le ministère de l'Education au sein des établissements scolaires. Pour eux, les cours de soutien sont un facteur supplémentaire de réussite. C'est le cas de Tarik, qui se présente pour la première fois à l'examen du baccalauréat dans la filière “gestion et économie”, qui a demandé à son père de lui assurer des cours particuliers intensifs dispensés par un enseignant éminent. Le père de Tariq n'a pas caché, de son côté, sa détermination et sa volonté à apporter une aide “financière” à son fils en plus du soutien moral et psychologique afin de lui permettre de franchir cette étape cruciale dans sa vie. Autre, plusieurs élèves de différents établissements scolaires d'Alger, toutes filières confondues ont mis en avant l'importance de ces cours de soutien soulignant que “la charge” des programmes scolaires et le volume horaire insuffisant qui ne favorisent pas une bonne assimilation des contenus. Hadil pour sa part, élève en langues étrangères, a affirmé : «Je ne peux me passer de ces cours». «Je trouve que le mode d'enseignement particulier sort un peu de l'ordinaire», a-t-il ajouté. Quant à Meriem, cette dernière ne partage pas le même avis de Hadil ; pour elle, «ces cours sont du gaspillage d'argent, et ceux dispensés au lycée sont suffisants». Pour Khadidja, la préparation commence en septembre, «maintenant on se met à la révision avec un peu de concentration, et il n'y a pas lieu de recourir aux cours de soutien ni de veiller la nuit». D'autre part, il faut préciser que toute la famille vit au rythme du baccalauréat dans une maison ou quelqu'un doit se préparer à l'épreuve. C'est le cas de Ali, père de Fayçal candidat au bac en génie civil, qui a dû s'organiser pour pouvoir suivre son fils de près et l'aider dans ses révisions même s'il devait sacrifier son congé annuel. Idem pour la maman qui, impatiente de voir le jour “J” arriver et vivre ces moments cruciaux avec son fils, a dû ajourner ou annuler tous ses rendez-vous professionnels et familiaux. «Nos nerfs sont à fleur de peau et nous essayons d'offrir un climat favorable à Fayçal qui, contrairement à nous, semble plus calme», a-t-elle dit. «Nous vivons ces moments comme si c'était nous qui allions passer l'examen», a affirmé Ali qui reconnaît savourer parfois ce sentiment extraordinaire mêlé de crainte et d'espoir. Nassim I.