Il semble que nous avons définitivement eu nos héros du grand écran et ses corollaires bien sûr, l'image et le son autrement dit le cinéma. Retenez bien ces deux noms : Khaled Benaissa et Lyes Salem, que vous risquez de rencontrer dans les moindres petits filets de presse ou autres récits oraux, officiels surtout.Des héros comme çà on en a eu dans les années 70, à l'époque où nous avions besoin de construire des images de notre révolution avec ses héros du mouvement national. Ils s'appellent Lakhdar Hamina, Amar Laskri…..qui ne tourne plus rien depuis des années.Du festival de Taghit où il est revenu avec tous les trophées prévus déjà et inventé sur place, Khaled Benaissa est devenu un " héros foetus " qui grandira grâce à son premier court-métrage, " Sektou " (Ils se sont tus). Le fils de son père, le dramaturge Slimane Benaissa, a depuis la sortie en 2008 de cette œuvre brouillante et fade, est entrain de sillonner tout comme son alter ego, Lyes Salem pour sa " Mascarade " (beaucoup plus épais et résolument populaire), tous les festivals du monde. Hier à Qouga, aujourd'hui au Festival du cinéma africain de Tarifa, dans le sud de l'Espagne, l'Andalousie si vous préférez. Ils participeront avec deux autres cinéastes, moins héroïques qu'eux, mais çà fait un peu l'équilibre, Zohra Zamoum, avec "Zhar " (la chance) et Samir Gasmi avec " C'est dimanche. " En somme nous avons notre cinéma et même "nos sacrés réalisateurs", tous les deux jeunes, c'est la relève ! L'Algérie participera avec quatre films en tout à ce festival qui en est à sa sixième édition, dont le coup d'envoi a été donné vendredi dernier dans cette ville andalouse du sud de l'Espagne avec une rétrospective de l'oeuvre cinématographique du défunt réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty. Ce rendez-vous qui se prolongera jusqu'à dimanche prochain verra ainsi la projection d'un total de 126 films dont les quatre films algériens qui seront en compétition dans les différentes sections du festival. La réalisatrice Djamila Sahraoui avait remporté le " Griot de Vent " au meilleur long-métrage grâce à son film " Barakat", lors du FCAT 2008, l'une des rares distinctions aux cotés du petit trophée du festival du Caire, le film étant un véritable bide. Djamila Sahraoui qui a fait un excellent documentaire à la fin des années 90, " L'Algérie, la vie quand même " qui en fait a été tourné par son neveu là-bas dans son village d'Akbou à Béjaïa, a par la suite servi un navet avec son " Barakat " qui parle du terrorisme qu'elle n'a pas vécu sur place, puisqu'elle vit à Paris. Mais bon, ceux qui font notre cinéma, ce ne sont pas que des hommes seulement, mais des femmes aussi. Là est toute la différence entre les héros des années 70 et ceux des années 2000, les choses ont été libérées. Notons que le festival du Cinéma Africain de Tarifa est un Festival de Cinéma indépendant et à caractère compétitif. Le FCAT concentre ses efforts sur la promotion et la diffusion des cinématographies du continent africain en Espagne et en Amérique Latine à travers des actions concrètes de coopération, d'enseignement et de formation. Ainsi le but ultime du FCAT est de favoriser une meilleure compréhension entre les peuples et d'apporter une contribution positive au développement de la culture et de l'industrie cinématographiques africaines, en offrant un espace de rencontre pour les professionnels de l'industrie audiovisuelle et en développant la distribution des ses œuvres sur tout le territoire Espagnol. Yasmine Ben