La wilaya de Constantine prévoit un rendement moyen de 40 à 45 quintaux de céréales à l'hectare, a indiqué un expert de l'Institut National de Recherches Agronomiques (INRAA). "Les excellentes conditions atmosphériques enregistrées cette saison permettent d'espérer un rendement moyen de 40 à 45 quintaux de céréales à l'hectare dans la wilaya de Constantine", a estimé le Dr. Abdelkader Benbelkacem au cours du 2e salon du blé, ouvert au niveau de la ferme de l'institut technologique des grandes cultures d'El Baraouia (Constantine). Il a toutefois noté que ces prévisions, également valables pour d'autres wilayas céréalières du pays, "peuvent être réduites de moitié pour les agriculteurs qui n'ont pas respecté l'itinéraire de technique de la campagne labours-semailles". Cet expert n'a pas écarté, cependant, "l'impact négatif" de certains facteurs dûs, justement, à la bonne pluviométrie, tels les "mauvaises herbes", la "rouille jaune" et la "septoriose", une maladie qui se distingue, a-t-il expliqué, par "l'apparition de points noirs sur les tiges des épis qu'ils affectent et détruisent". M. Noureddine Achouri, président de la chambre de l'agriculture, initiatrice de ce salon en coordination avec la direction des services agricoles sur le thème "Le blé : sauvegarde et garantie de la sécurité alimentaire", a fait état de la situation et de l'évolution de la céréaliculture dans la wilaya de Constantine. Il a précisé, à ce propos, que les céréales occupent 50 % de la superficie agricole utile (SAU), soit 65.880 ha sur 131.000 ha, la jachère représentant 39 % du sol occupé, avec 50.620 ha et l'arboriculture 4 %. M. Achouri a indiqué que les maraîchages s'étalent sur 4.300 ha, représentant 3 % de la SAU, puis viennent les fourrages (2,5 %), représentant un total de 3.300 ha et enfin les légumes secs, qui s'étalent sur 1.680 ha seulement, avec 1,5 %. Le DSA a souligné, de son côté, l'importance de cette rencontre annuelle qui se distingue, en plus des communications orales, par une exposition montrant les différentes techniques de fertilisation et d'irrigation, ainsi que des échantillons de matériel agricole et des produits herbicides. "Cette manifestation de deux jours se propose de susciter une réflexion sur les enjeux liés à la question cruciale de la sécurité alimentaire et à la production céréalière", et de "faire état des technologies à même d'améliorer la production", a-t-il soutenu. Le salon a également pour objectif, selon le secrétaire général de la chambre de l'agriculture, d'arrêter une plate-forme de projets "susceptibles de garantir la réussite du programme de redynamisation de la filière céréalière" et de "mobiliser les potentialités agricoles autour de cet axe afin de sauvegarder et d'assurer la sécurité alimentaire". Pour le président de la chambre, cette rencontre "répond à un besoin pressant de lever les contraintes qui limitent la production céréalière et permet d'identifier des appuis attendus de l'Etat". Les débats ont soulevé l'urgence d'une intervention plus efficiente en matière de régulation, de législation, de réglementation et de soutien au programme de relance du secteur agricole pour l'amélioration de la production, l'utilisation rationnelle des ressources et la valorisation du potentiel productif existant. L'identification du niveau de professionnalisme des agriculteurs et des nouvelles donnes scientifiques et techniques, à même de relancer la production par l'introduction de légumineuses alimentaires et fourragères pour développer les différents élevages, ont également figuré au centre des débats des participants. R.R