Après avoir été adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN), le plan d'action du gouvernement portant sur la mise en oeuvre du programme présidentiel pour les cinq prochaines années a été présenté, hier, par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, devant les membres du Conseil de la nation. Le plan d'action du gouvernement place, en effet, au premier rang de ses priorités l'édification d'une "Algérie sereine", perçue au double plan de la restauration de la paix civile et la consolidation de l'unité nationale. Ce plan d'action expose "la démarche, les voies et moyens" de mise en oeuvre du programme du chef de l'Etat qui consiste à poursuivre et approfondir les progrès accomplis et des réformes engagées depuis dix ans, en mettant davantage l'accent sur la dimension qualitative et les performances des politiques publiques dans tous les domaines. Au cours de la présentation, M. Ouyahia a réaffirmé la détermination de l'Etat à s'atteler davantage au développement économique et à la promotion des activités productives pour contribuer à la diversification de l'économie nationale, à travers notamment la valorisation de l'investissement productif. "C'est un objectif à notre portée grâce au pas déjà franchi dans la mise à niveau du pays, y compris à travers la progression des réformes", a-t-il précisé. Le gouvernement oeuvrera également à "la promotion des activités productives en parallèle au secteur des hydrocarbures", a soutenu le Premier ministre, estimant que "cela est une nécessité plus avérée que jamais, à la lumière de la crise économique mondiale qui réduit de nouveau nos recettes extérieures". M. Ouyahia a indiqué, à ce titre, que les investissements économiques que le programme entraînera "constitueront un plan de charge exceptionnel pour les opérateurs locaux" et "contribuera à la diversification de l'économie nationale". Le Premier ministre a mis l'accent, dans ce contexte, sur le développement de l'agriculture et l'amélioration de la sécurité alimentaire du pays. Il a indiqué, à ce propos, que l'appui financier apporté par l'Etat s'étendra à la bonification des prix de collecte, notamment pour les céréales et le lait et complété par la mise en place de mécanismes de régulation et le développement des marchés d'écoulement de la production. M. Ouyahia a affirmé que le gouvernement oeuvrera également dans son plan d'action à remettre à niveau les entreprises publiques encore viables et disposant de marchés. En outre,"l'Etat encouragera la participation de l'investissement national à la valorisation du patrimoine public économique avec comme objectif la préservation des emplois et la modernisation de l'outil existant, mais aussi la prévention de la spéculation sur le foncier ou sur le bâti industriel", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a assuré que le gouvernement poursuivra l'amélioration des conditions requises pour l'investissement, annonçant l'avènement de nouveaux instruments de financement du capital investissement et du leasing, qui viendront compléter le Fonds national d'investissements capable d'intervenir pour 1.000 milliards de DA en cinq ans. Par ailleurs, le seuil de garanties de crédits d'investissements aux PME sera relevé, a affirmé M. Ouyahia, estimant que cette mesure ne manquera pas de concourir à la création de 200.000 PME durant les cinq années. Il a soutenu que l'économie de marché est un choix sur lequel le gouvernement n'entend nullement revenir, relevant qu'il a le devoir de veiller pour que cette économie de marché soit saine, loyale et surtout profitable au pays. Par ailleurs, les membres du Conseil de la nation ont appelé le gouvernement à une meilleure prise en charge des problèmes des wilayas du sud du pays, en accélérant la mise en oeuvre des programmes de développement consacrés par l'Etat à cette région et répondre aux préoccupations de ses habitants. Intervenant lors des débats, le phénomène de l'émigration clandestine a été soulevé. Les intervenants estiment que celui-ci a pris une ampleur inquiétante en devenant une "menace pour la société et la stabilité de la région", exhortant le gouvernement à "déployer les moyens nécessaires" pour régler cette question. Par ailleurs, d'autres intervenants ont exprimé leur satisfaction sur le plan d'action du gouvernement destiné à mettre en oeuvre le programme du président de la République pour les cinq prochaines années, estimant qu'il "répond en grande partie aux aspirations et aux préoccupations des citoyens".Ils ont également appelé à lutter contre la corruption et les différents fléaux sociaux en "accélérant notamment les réformes dans le secteur de la justice". Il est à rappeler que les débats se poursuivront mardi après-midi et mercredi. La journée de jeudi sera consacrée aux réponses du Premier ministre aux interrogations des membres du conseil. H M.