Les prix du blé sont montés cette semaine à leur plus haut niveau depuis début janvier sur le marché à terme de Chicago, dopés par les pluies qui ont frappé le nord des Etats-Unis, tandis que soja et maïs retrouvaient des cours inédits depuis huit mois. "Le temps est un facteur haussier pour le blé", a jugé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. D'importantes précipitations ont touché les zones de culture du nord des Etats-Unis cette semaine, ce qui fait craindre une production moindre que prévu, d'autant que plus tôt cette année, ce sont les cultures du sud du pays qui avaient connu des conditions défavorables (gel notamment). Pour le maïs et le soja, le marché continue d'apporter "une forte attention aux semis", a relevé M. Nelson. Les semis de maïs ont pu avancer grâce à un temps plus sec en début de semaine, ce qui a relâché la pression qui poussait les prix vers le haut. Mais l'humidité est revenue, et malgré les progrès effectués, les semis sont très en retard. "Il reste beaucoup de maïs à semer, et on arrive vraiment tard", a jugé l'analyste, expliquant qu'à cette période de l'année, les agriculteurs sèment plutôt le soja. "La situation pour les stocks de soja reste tendue", ont noté les analystes de Barclays Capital, relevant une offre limitée et de fortes importations chinoises. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le contrat de blé à échéance juillet montait à 6,42 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 6,1250 dollars vendredi dernier, après avoir touché cette semaine un prix plus vu depuis le 7 janvier. Le contrat de graines de soja pour livraison en juillet, qui a touché cette semaine 12 dollars pour la première fois depuis fin septembre, s'échangeait à 11,79 dollars contre 11,66 dollars vendredi dernier à la clôture. Le contrat de maïs à échéance juillet a clôturé à 4,3250 dollars, contre 4,3025 dollars sept jours plus tôt. Il est monté cette semaine au plus haut depuis début octobre. Les cours des alimentaires ont bien progressé cette semaine, portés par les craintes inflationnistes et des signes de tensions toujours fortes dans le rapport de l'offre et de la demande, facteur qui a fait faire de nouveaux bonds au sucre, à son plus haut depuis trois ans. La faiblesse de la monnaie américaine qui s'échangeait à son niveau le plus faible depuis le 31 décembre dernier, au-dessus de 1,41 dollar pour un euro, rendait moins chères les matières premières, libellées en dollars. Le billet vert s'est affaissé après des chiffres montrant un niveau historiquement bas de l'inflation dans la zone euro, où les prix à la consommation n'ont pas bougé en mai sur un an, et augurant de nouvelles mesures de la part de la Banque centrale européenne.Les cours de la fève brune ont encore progressé avec un plus haut à Londres jeudi, où il a pris près de 100 livres en une journée, à 1726 livres la tonne, plus touché depuis deux semaines. A New York, il a réalisé trois bonds robustes mercredi, jeudi et vendredi, qui ont culminé à 2618 dollars la tonne, un plus haut depuis le 9 avril. La semaine précédente, l'annonce d'une épidémie de cosse noire au Cameroun (cinquième producteur mondial de cacao), qui pourrait amputer jusqu'à 20% de la principale récolte, avait apporté un soutien aux prix. Les cours du cacao souffrent, depuis plus d'un mois, de prévisions anticipant un déclin de la consommation à cause de la crise économique. En face de cette demande faiblissant, le déficit de l'offre a été revu en baisse cette semaine par l'Organisation internationale du cacao (ICCO, International Cocoa Organization) dans son bulletin trimestriel et a été chiffré à 84'000 tonnes (contre 193'000 tonnes précédemment). Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1715 livres sterling la tonne vendredi à 10H00 GMT (12h00 HEC), contre 1616 livres une semaine plus tôt à 14H00 GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en juillet valait 2613 dollars la tonne contre 2.432 dollars vendredi dernier. Les cours du café ont évolué en ordre dispersé, à la faveur d'un dollar très affaibli et d'un équilibre toujours serré entre l'offre et la demande. L'arabica, échangé à New York, en a profité pour toucher un seuil plus goûté depuis le 2 octobre dernier, à 137,80 cents la livre. L'équilibre du marché du café devrait "se resserrer considérablement en 2009/2010" et un déficit de 5 millions de sacs est à attendre, a indiqué mercredi la banque Macquarie dans une note d'analyse. Synthèse R.T.M