Les prix du blé sont montés cette semaine à un niveau record sur le marché à terme de Chicago, portés par une forte demande face à des récoltes réduites, tandis que le soja et le maïs ont également progressé. Vendredi, le contrat de blé pour livraison en septembre s'échangeait à 7,2350 dollars le boisseau vers 15h30 GMT contre 6,72 dollars vendredi dernier. Le contrat de maïs pour livraison en septembre valait 3,43 dollars, contre 3,2850 dollars vendredi dernier à la clôture. Enfin, le contrat des graines de soja pour livraison en septembre a progressé à 8,4425 dollars, contre 8,1150 dollars vendredi dernier à la clôture. Les mauvaises conditions météo en Europe et dans d'autres zones productrices continuent de réduire les perspectives de récoltes. Le Conseil international des céréales (CIC) a baissé jeudi de 7 millions de tonnes les attentes pour la récolte de blé, à 607 millions de tonnes. Par ailleurs, le Canada, frappé de son côté par une période de sécheresse en juillet, a également indiqué qu'il devrait avoir une récolte annuelle inférieure de 19,6 % par rapport à 2006. En parallèle, la demande pour le blé américain ne se dément pas, puisque les exportations ont encore dépassé 1 million de tonnes sur la semaine du 16 août. Le département américain à l'Agriculture (USDA) a rapporté la vente de 100 000 tonnes de blé à Cuba. Néanmoins, les deux semaines à venir seront déterminantes dans la mesure où l'attention sera tournée sur la demande de blé et la météo. Le marché américain, quant à lui, a presque atteint son meilleur cours mercredi, soutenu par la forte demande internationale, notamment en Asie, et une situation très tendue en raison de récoltes réduites en Europe de l'Est et de l'Ouest pour cause de conditions climatiques défavorables, et des craintes concernant les productions dans l'Hémisphère Sud, notamment en Australie et en Argentine, du fait d'un temps trop sec. Autant dire que le blé américain qui était jusque-là le moins cher sur le marché mondial risque de s'envoler encore davantage. Depuis le mois de juillet déjà, les Etats-Unis ont vendu dix millions de tonnes de blé à l'export. C'est deux fois plus que ce qui était prévu. Un record absolu depuis le début de l'année et qui pourrait même être amélioré dans les prochaines semaines du moment que les récoltes de l'Hémisphère Sud n'arrivent pas sur le marché, du moins pas avant l'automne. Autrement dit, le blé américain se retrouve littéralement seul en piste. L'Ukraine, une origine souvent compétitive face aux Etats-Unis, fait défaut en raison de la sécheresse qui l'a obligée à suspendre ses exportations. Celles-ci pourraient diminuer de moitié par rapport à l'année dernière. Quant à l'Union européenne, elle aussi malmenée par la météo, elle se voit contrainte de réduire ses disponibilités à l'exportation de 17 à 15 millions de tonnes. Autant dire que la facture des importations de blé en Algérie risque d'être encore plus salée. Rappelons que l'Algérie a déjà fait sa commande auprès des Etats-Unis. Contrainte de se passer de ses fournisseurs habituels dont la France et le Canada à cause de la cherté de leurs blés, pour se tourner vers le blé américain. Ce dernier a également pris des ailes. En d'autres termes, il ne reste que le blé américain en piste. Les pays gros consommateurs comme notre pays ou encore l'Egypte et le Maroc n'ont réellement pas le choix ? Pas loin que la semaine dernière, l'Egypte a déjà passé un contrat pour l'achat de 300 000 tonnes de blé américain. Ce grand pays importateur, qui a coutume d'acheter quand le marché baisse, a préféré se couvrir, de peur que la facture ne soit encore plus lourde d'ici quelques semaines. En tout cas, l'Egypte a l'habitude d'acheter le blé américain. Ce qui n'est pas le cas de l'Algérie qui a été contrainte, cette fois-ci, de passer sa commande auprès des USA, le blé européen étant trop cher. Les USA sont, en effet, en phase de devenir le premier fournisseur mondial. Algérie, Jordanie, Corée du Sud, Taïwan, autant de pays clients qui viennent de passer des commandes de blé. Décidément, le blé américain est seul en piste sur le marché mondial.