L'Algérie célèbre, aujourd'hui, la journée mondiale de l'enfance au moment où cette frange vulnérable de la population bénéficie de toute l'attention aussi bien des pouvoirs publics que de la société civile. Cette attention à l'égard de l'enfance fait que plus de 8 millions d'enfants en Algérie sont scolarisés alors que des milliers d'autres sont pris en charge dans les centaines de crèches ouvertes à travers le pays, grâce aux subventions du Fonds des collectivités locales. Cette attention se vérifie également à travers l'arsenal juridique mis en place en Algérie depuis les années 1980 intéressant l'enfance. Ainsi, l'Algérie a ratifié les principales conventions internationales relatives à l'enfance notamment, celle relative à l'âge minimum au travail du 30 avril 1984, celle relative aux droits de l'enfant adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU, le 20 novembre 1989 et ratifiée par l'Algérie le 19 décembre 1992. L'Algérie a également ratifié le 28 novembre 2000 la convention internationale relative à l'interdiction des pires formes de travail des enfants et l'action immédiate en vue de leur élimination. Au niveau interne, il a été promulgué la loi 90/11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail dont l'article 15 dispose que "l'âge minimum requis pour un recrutement ne peut en aucun cas être inférieur à seize ans sauf dans le cadre de contrat d'apprentissage". En outre, l'Algérie a adopté la loi N° 88-07 du 26 janvier 1988 relative à l'hygiène, à la sécurité et à la médecine du travail qui prévoit que les travailleurs âgés de moins de 18 ans sont soumis à une surveillance particulière. De plus, l'ordonnance N° 35-79 du 16 avril 1976 relative à l'enseignement et à la formation dispose que l'enseignement est obligatoire et gratuit pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans révolus. Dans le souci de renforcer la protection de l'enfance et son bien-être, le gouvernement algérien a lancé en décembre 2008 le plan national pour l'enfance 2015, fruit d'un effort national ayant rassemblé toutes les parties concernées par cet objectif. Ce plan s'articule autour de 4 axes principaux relatifs aux divers domaines ayant trait à la vie de l'enfant, notamment les droits et la législation, la santé, l'éducation et la protection. Il repose en outre sur "le principe de la qualité" et veille à mettre en place des mécanismes en vue d'"améliorer les données actuelles" relatives aux politiques et programmes nationaux en relation avec les différents domaines de l'enfance. Le plan comprend toutes les données relatives aux efforts consentis en faveur de l'enfance et détermine les moyens pour les évaluer et de les améliorer selon les besoins. Ce plan a prévu en outre des mécanismes d'action coordonnée et concertée entre l'ensemble des institutions, organisations et associations concernées par l'enfance. Pour sa mise en œ uvre, il a été créé une nouvelle opération baptisée "Plan de communication pour la promotion des droits de l'enfant". Sa raison d'être est de "diffuser la culture des droits de l'enfant auprès des acteurs concernés", à travers l'organisation d'ateliers d'information et de formation pour faire connaître les droits de l'enfant, la publication de revues, de dépliants, et l'élaboration d'un programme de diffusion de spots publicitaires. En dépit de toute l'attention accordée à cette importante catégorie sociale, l'Algérie, à l'instar des sociétés modernes, n'échappe pas aux phénomènes négatifs touchant les enfants. Ainsi, selon la Forem, quelque 300.000 enfants travaillent dans le commerce. Avec ceux qui travaillent dans les foyers et dans le marché parallèle, ce nombre s'élèverait à 1,5 million d'enfants. R. N.