Selon les résultats de la 3e enquête nationale à indicateurs multiples (MICS3) présentés, hier, à Alger, plus de 62% des Algériens sont propriétaires de leurs habitations. L'enquête réalisée a été entamée en 2006 et achevée en décembre 2008. Elle s'est appuyée sur 30 000 échantillons répartis sur 7 régions du pays et a touché tous les aspects, dont les conditions de vie des ménages, la nutrition et la santé des enfants. D'après les conclusions de cette enquête, le taux d'Algériens propriétaires de leurs logements est beaucoup plus important en milieu rural qu'en milieu urbain avec 68% pour le rural et 58% pour le milieu urbain. Pour ce qui est de la copropriété, les résultats ont conclu que 12% des Algériens sont copropriétaires de leurs logements dans le milieu urbain et 12,1% pour le rural. D'autre part, plus de la moitié, soit 55,4% des ménages occupent des logements de 2 à 3 pièces, et ce, quel que soit le milieu de résidence. Plus adaptés pour les ménages algériens, comptant en moyenne 6 personnes, les logements de 4 à 5 pièces n'abritent, précise-t-on, que 24,3% des ménages, 24,1 % en milieu urbain et 24,6 % en zone rurale. Par ailleurs, les enquêteurs ont affirmé, chiffres à l'appui, que le taux des locataires est beaucoup plus inférieur par rapport au nombre de propriétaires. 8,7% des Algériens seulement sont des locataires auprès de l'Etat, 12 % auprès d'un particulier. Des chiffres qui sont, bien sûr, à relativiser d'autant qu'ils sont établis sur une moyenne nationale car, si le taux de propriété est égal dans les zones rurales et les zones urbaines, la location est beaucoup plus importante dans les grandes villes qu'en milieu rural. Par ailleurs, il est indiqué que les maisons individuelles et les villas constituent le type de logement le plus répandu en Algérie et ce, quel que soit le milieu de résidence 48%. En revanche, l'occupation des maisons traditionnelles enregistre une baisse considérable. Elle arrive en seconde position avec un peu plus du quart soit 25,6%. Néanmoins, l'habitat précaire demeure "assez présent", dans la mesure où il constitue le type d'habitation pour 4,6% des ménages. Selon les récentes statistiques, le parc national des constructions précaires compte 553 000 unités, soit 8 % du parc global des logements en Algérie. Ceci en dépit des campagnes visant son éradication. Rappelons que le gouvernement a engagé une stratégie nationale pour l'éradication de ce phénomène qui a pris de l'ampleur au cours de ces dernières années. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, a affirmé, à juste titre, l'année dernière, qu'une moyenne de 70 000 logements seront réalisés chaque année jusqu'a l'éradication totale de ce phénomène. A noter que cette enquête, qui a été précédée par deux autres en 1995 et 2000, vise à disposer de suffisamment d'informations pour mettre en oeuvre, suivre et évaluer les politiques en direction des femmes et des enfants. Elle a également pour objectif, l'actualisation et l'enrichissement des bases de données existantes sur les femmes et les enfants, la dotation d'indicateurs à des fins de comparabilité avec les autres pays et l'évaluation des efforts à fournir pour l'amélioration de la situation de ces deux catégories de population. A souligner que cette enquête a été parrainée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec des organisations internationales ainsi que différents secteurs ministériels. Mebarek B.