Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, s'est rendu, hier, à Genève à la tête d'une délégation tripartite (gouvernement, patronat, syndicat), pour prendre part aux travaux de la 98e Conférence internationale du travail, qui s'ouvrira le 6 juin 2009, indique un communiqué parvenu hier à notre rédaction.M. Louh participera également, selon le même communiqué, à la réunion du groupe arabe prévue le 2 juin, et ce en sa qualité de président du conseil d'administration de l'OIT, cette réunion a pour objectif de coordonner les positions des pays arabes sur les différents thèmes inscrits à l'ordre du jour de la conférence.Par ailleurs, l'un des poins importants qui seront abordés durant cette 98e conférence, qui devrait rassembler jusqu'au 19 juin les représentants des gouvernements, des employeurs et syndicats de ses 183 membres, porte sur les remèdes sociaux à la crise économique à l'origine d'une explosion du chômage mondial dont celui d'orienter plus socialement les plans de relance économique préparés par les économies les plus riches. Durant cette 98e session, un projet de "Pacte mondial pour l'emploi", présenté par le Bureau international du travail (BIT) et qui vise à placer la création d'emplois et la protection sociale au centre des politiques de reprise afin de réduire le temps entre le redémarrage de l'économie et celui de l'emploi, devrait être discuté. A ce propos, le directeur du BIT, Juan Somavia, a prévenu que si des mesures audacieuses ne sont pas prises rapidement, la crise de l'emploi persistera bien après que l'économie mondiale aura renoué avec la croissance car, selon l'OIT, les faillites d'entreprises se multiplient à un rythme effréné dans tous les secteurs; les pays développés devraient compter plus de 35% des sans-emploi dans le monde (pour une main-d'œuvre constituant 16% des quelque 3,3 milliards d'actifs recensés), et ceux en développement ne devraient pas être épargnés pour autant, avec une augmentation de la pauvreté et de l'emploi informel, puisqu'on enregistre quelque 200 millions de travailleurs pauvres qui pourraient rejoindre les rangs des populations vivant avec moins de 2 dollars par jour, tandis que le chômage des jeunes devrait croître significativement (de 12 à 15%). Avec l'arrivée, chaque année, de 45 millions de personnes sur le marché du travail, la situation comporte de grands risques pour la stabilité sociale et politique de la planète, prévient l'Organisation. Brahim Mahdid