Les statistiques de la Gendarmerie nationale laissent apparaître une croissance très rapide du phénomène de l'immigration clandestine, qui s'est accéléré durant ces dix dernières années. Cette tendance à la hausse révèle que les prévisions dans un proche avenir seront beaucoup plus importantes. D'un pays de transit l'Algérie est devenue un pays de fixation. 2 215 affaires d'immigration clandestine ont été traitées en 2009. Selon le colonel Djamel Abdessalam Zeghida, chef du département de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale, pas moins de 1 755 affaires d'immigration clandestine ont été traitées en 2008, avec 7 824 personnes arrêtées. Les pays de provenance de l'immigration irrégulière sont aussi un indicateur de l'importance de ce phénomène dont la plupart sont du continent africain. Les wilayas d'Adrar, Illizi et Tamanrasset constituent les points de transit et cette situation pose des problèmes sérieux à l'Algérie. En Algérie, il y a trois types d'immigration ; immigration de transit des étrangers (africains et asiatiques), l'immigration par mer (harraga), immigration de destination ( pays d'accueil). Les itinéraires empruntés par les nationaux sont notamment vers l'Espagne et l'Italie. Les candidats à l'émigration clandestine, en l'occurrence les harraga algériens, sont âgés entre 19 et 40 ans regroupés de 08 à 10 personnes dans une embarcation, approvisionné en carburant et des moyens de navigation (GPS et boussole). Le départ se fait surtout la nuit. L'analyse de la situation fait ressortir que la menace de ce phénomène de migration sur l'Algérie va, à l'avenir, s'accentuer davantage, au regard de la transformation progressive du pays en un lieu de fixation pour les migrants irréguliers en raison de la crise financière et économique mondiale qui a généré une crise de l'emploi en Europe. Par ailleurs, les mesures prises par le commandement de la Gendarmerie nationale, sont la mise en place de mécanismes techniques pour les récidivistes et porteurs de faux documents. La question de la migration doit être appréhendée selon une approche globale intégrée, concertée et équilibrée, la prise en charge des causes profondes de ce phénomène qu'est l'écart de développement. La libre circulation des personnes ne peut que réduire la migration clandestine par la même, le rôle des filières de trafiquants d'êtres humains. La coopération des pays du Sud dans la lutte contre ce phénomène est intimement liée aux efforts que consentiraient les pays du Nord en matière d'immigration légale et de circulation des personnes. Enfin, l'orateur préconise une stratégie nationale de lutte et la prise en charge de la jeunesse, l'installation d'un cadre multisectoriel. S. H.