Par B. Chellali L'Algérie s'est engagée dans une politique de transition de l'économie administrée vers l'économie de marché. Un passage qui ne s'est pas déroulé sans heurt, le niveau de transformation, de bouleversement, est tel que les structures et les mentalités ont été perturbées. Le choix de cette option de libéralisation de l'économie, qui a pour socle l'accélération des échanges, la compétitivité et la concurrence, se heurte à des imprévus qui se sont intégrés pour, en fin de compte, retarder certains volets de mise en œuvre. L'Etat s'est engagé résolument dans ce processus et de manière déterminée pour accéder à l'édification d'une économie de marché basée principalement sur la libre initiative et l'innovation. Un mouvement d'ouverture dans l'activité économique garantie largement par la situation d'ensemble du pays. Le développement et la croissance sont dès lors conçus à l'ombre de la réconciliation nationale, la cohésion sociale et l'organisation démocratique du pouvoir. Ce processus amorcé, demeure à ses débuts d'expérience. Il y a des manquements à rendre le marché attractif et plus propice aux investissements et à la croissance. La mondialisation, l'éradication du marché informel et la régulation du marché, nécessitent plus de rigueur pour venir à bout de la totalité de la fraude économique. Cela impose, aussi, la transformation de l'espace économique par le lancement d'une stratégie à multiple dimensions vecteur de la création cumulative de la richesse, d'amélioration du pouvoir d'achat, de recul du chômage et de création de l'emploi. Il est donc nécessaire de consolider une économie lourde qui prenne appui tout d'abord sur la production nationale et ensuite offrir les opportunités aux partenaires étrangers dans le cadre d'un partenariat mutuellement avantageux. Le moment est venu pour que les réformes engagées dans ce domaine, se mettent en œuvre scrupuleusement afin de ne pas laisser place à l'improvisation qui a jusqu'à présent caractérisé cette ouverture du marché et ce, en obligeant les opérateurs et les investisseurs quel que soit leur statut, à utiliser chaque élément dans sa stricte économie pour détruire toutes les équivoques et faire naître des facteurs qui peuplent les images et les significations de tout l'espace économique algérien. Dans le contexte actuel, si la qualification de l'ouverture du marché se perd dans les justifications du manque de performance quantitative et qualitative, c'est logiquement la faute aux opérateurs qui activent en dehors de ce qui a été planifié. Il appartient à ces derniers, du reste faiseurs de richesse et de croissance avec l'accompagnement des pouvoirs publics, d'avoir un comportement exemplaire afin de jouir de la considération et du respect du peuple en étant davantage objectif et réaliste dans les faits, car l'important est d'apporter des modifications et des améliorations jusqu'à garantir via l'économie de marché la solution aux vrais problèmes : les problèmes de la société algérienne.