Au jour d'aujourd'hui, des questions taraudent encore l'esprit concernant la réalité de l'économie algérienne, son statut, sa place dans le monde, son devenir et son avenir. Un tel questionnement est inévitable à une étape si propice au changement, surtout quand on a cette impression d'être à la fois si proche et si loin des réponses qui demeurent suspendues à notre capacité de compréhension, à notre optimisme, mais aussi à la capacité de cette économie de dépasser cette phase de transition qu'elle traverse depuis déjà des années. Au départ était l'économie dirigiste, nullement tournée vers la rentabilité économique, mais plutôt axée sur la performance «industrielle» au service de la viabilité sociale. La faillite de ce modèle aura entraîné un bouleversement planétaire dans le tumulte duquel le capitalisme triomphant a trouvé une place de choix, signant l'avènement d'une économie mondialisée et ultralibérale dans laquelle notre pays ne pouvait que s'inscrire et entamer les mutations nécessaires à l'adaptation à ce nouvel ordre économique. A la volonté de faire, il fallait le pouvoir de faire et les conditions, à vrai dire, de cette dernière exigence n'étaient réunies de façon optimum que depuis le début de cette décennie. Restructurations, privatisations, réaménagements législatifs, investissements infrastructurels et productifs, réhabilitation sociale, etc, tels sont les maîtres mots de l'étape dont les phases les plus déterminantes sont encore à venir, et qui a vocation à asseoir les conditions de base d'un démarrage économique multisectoriel. Pour mieux envisager l'avenir, il convient de dire qu'effectivement notre pays dispose encore d'une économie rentière, car reposant essentiellement sur les exportations d'une matière première non renouvelable dont regorgent nos sous-sols : les hydrocarbures. Economie rentière, certes, mais structurée, désormais, comme une économie qui se modernise et au fur et à mesure que se concrétisent les projets de développement, les horizons s'élargissent et on entrevoit mieux les perspectives de dynamisation des grands secteurs économiques porteurs d'un potentiel formidable de croissance, seule alternative valable à l'économie de la rente. Son devenir, l'économie algérienne le doit au volontarisme financier de l'Etat qui a inscrit les perspectives économiques au bout d'une trajectoire de mutations et d'adaptations et qui s'est donné les moyens financiers de cette politique. Son avenir, quant à lui, l'Algérie le devra à la manière dont les opérateurs économiques algériens, privés et publics, transformeront les investissements structurants d'hier et de demain en carburant du développement et de la croissance.