Craignant une résurgence de l'activité acridienne, les services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont réactivé le système de veille. C'est ainsi que plusieurs opérations de lutte antiacridienne sont menées dans des régions du sud du pays. Dans ce sens, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa a indiqué ,jeudi en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), que ''plusieurs interventions ont été menées dans la wilaya de Djelfa et de grandes régions du sud du pays contre des populations de sauterelles différentes du criquet pèlerin'', tandis que ''l'Institut national de protection des végétaux et tous ses démembrements sont en alerte''. Le ministre a, par ailleurs, ajouté que “le système de veille antiacridienne a été activé et nous suivons de très près ce qui se passe dans ces régions et d'autres''. Notons que, selon le dernier bulletin de la FAO, une petite reproduction de criquets à petite échelle a été constatée au niveau du Sahara central. Ce même bulletin annonce que de faibles effectifs acridiens pourraient apparaître dans les zones de reproduction estivale du Sahel et se reproduire avec les premières pluies saisonnières. La Fao indique également que la situation relative au criquet pèlerin s'est aggravée au Yémen et dans le nord de la Somalie où des bandes larvaires et des essaims se sont formés vers la fin mai. Bien que des opérations de lutte aient été montées dans les deux pays ainsi que dans les zones adjacentes d'Ethiopie, il existe un risque élevé que d'autres petits essaims se forment d'ici mi-juin dans le nord de la Somalie et au Yémen. Alors que la plupart des essaims présents dans le nord de la Somalie devraient rester sur le plateau où de bonnes pluies sont tombées, quelques uns pourraient se déplacer vers le nord-est, en direction de l'Arabie saoudite, et peut-être atteindre les zones de reproduction estivale le long de la frontière indo-pakistanaise. D'autres essaims pourraient se déplacer à l'intérieur de l'Ethiopie et continuer vers les zones de reproduction estivale au Soudan et dans l'ouest de l'Erythrée. Ces routes de migration dépendront de la position du FIT au moment du départ des essaims. Au Yémen, de nouveaux essaims se formeront début juin. En l'absence de nouvelles pluies, la plupart de ces essaims se déplaceront probablement vers les zones cultivées et les hautes-terres centrales, tandis que certains pourraient voler en direction d'Oman et traverser la mer d'Oman vers le Pakistan et l'Inde. Tous les pays devraient être en alerte et prendre les précautions nécessaires. Au Yémen, la lutte terrestre a commencé fin mai contre des bandes larvaires présentes dans certaines des mêmes zones de l'intérieur que lors de la recrudescence acridienne de 2007. Néanmoins, les conditions écologiques y sont moins favorables cette année et les nouveaux essaims en formation début juin ne resteront probablement pas dans le désert intérieur. La plupart d'entre eux se déplaceront plutôt vers les zones cultivées du Wadi Hadhramaut et des hautes-terres centrales. Dalila T.