Les entreprises désirant renforcer leurs capacités de production ou introduire leurs actions en Bourse ou, enfin, reprendre des entreprises publiques privatisables pourront désormais faire appel à Maghrebinvest qui a lancé officiellement hier, à l'hôtel Aurassi à Alger, un fonds de capital investissements baptisé Maghreb Private Equity Fund II, qui servira d'outil de financement pour appuyer les entreprises algériennes dans leur développement. C'est une société de capital investissements (SCI) lancée par Maghrebinvest (une société du groupe tunisien tunivest). Ce fonds non résidant, faut-il le noter, cible dans une première étape 150 PME privées algériennes qui souhaiteraient l'introduction de ce fonds comme co-actionnaire. Selon le senior manager de cette société financière, Mehdi Gharbi, ce fonds est lancé par les principaux investisseurs dans cette société. Il s'agit des institutions financières internationales suivantes : la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), la Banque européenne d'investissement (BEI), la Société financière néerlandaise de développement (FMO), le Fonds d'investissement suisse pour les marchés émergents (SIFEM), la Société d'investissement belge pour les pays en développement (BIO), CDC entreprises (Groupe caisse de dépôts, France), Société de promotion et de participation pour la coopération économique (PROPARCO, le groupe Agence française de développement) et enfin Averroès finances. MPEF II doté d'un capital de 56 millions d'euros, accompagne déjà des sociétés dans leur développement en Tunisie (2002), au Maroc (2004) et dans cinq autres pays de l'Afrique subsaharienne. Son objectif principal, en lançant son activité en Algérie, est de faire des "sociétés championnes sur le plan régional" a encore indiqué Mehdi Gharbi, lors d'une rencontre avec la presse nationale. Il a, en outre, ajouté que : "Nos critères dans le choix des entreprises sont la transparence et le management". Les PME sélectionnées par le fonds sont également celles activant dans les secteurs dont les produits sont considérés à grande consommation et disposant d'un fort potentiel de croissance et de rentabilité, selon le même responsable. Concernant les formes d'interventions prévues par ce fonds dans sa prise de participation dans les PME en Algérie, elles sont au nombre de trois : le capital risque, le capital développement et le capital transmission. Selon Gharbi , " il s'agit de financer les projets innovants dans les secteurs industriel, de transport, des technologies de l'information et des services ou d'accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de leurs projets de croissance en finançant l'augmentation des capacités de leur production et même leur développement international (exportations)". "Le montant de l'investissement moyen oscille entre 3 et 7 millions d'euros par entreprise. Tout dépend des besoins exprimés par les managers. Quant à la durée de l'actionnariat de ce fonds dans une entreprise, elle varie entre 5 et 7 années à l'issue de laquelle il cède la partie du capital qu'il détient ", selon le même responsable. M. Gharbi ajoute que, "le gain que ce fonds d'investissement soutirera de son activité pourrait sortir du capital de la PME en cédant ses actions à un prix supérieur au montant initial grâce à la plus-value générée par l'essor qu'aurait enregistré l'entreprise, et ce, sans compter les dividendes qu'il aurait engrangés durant les années de son actionnariat dans la PME ". Notons enfin, que cette société est une société par actions composée d'investisseurs en capital qui acceptent de devenir actionnaires d'entreprises disposant d'un fort potentiel de croissance et de rentabilité mais démunies de garanties pour la couverture des risques.