Espoir Les détenteurs des actions des entreprises cotées à la Bourse d?Alger commencent à reprendre confiance après une longue période de stagnation. En effet, les transactions sur les titres ont été nulles, pendant plusieurs séances, ce qui est considéré comme la pire des choses pouvant arriver à une bourse. Il y a 40 000 boursicoteurs qui ont néanmoins toujours le sentiment d?être livrés à eux-mêmes en l?absence de toute tentative de redynamiser cet instrument censé être un lieu de libre et rapide échange des actions. Or, la commission des opérations de bourse (organisme de contrôle) n?a pas trouvé, depuis quelques mois déjà, mieux que de supprimer la deuxième séance de cotation après avoir constaté que les actions de l?une des entreprises cotées ne cessaient de dégringoler. La bourse s?est aussi abstenue de payer ses travailleurs pendant une période de cinq mois. Ce n?est qu?à partir d?aujourd?hui que la situation commencera à se normaliser puisque les travailleurs pourront encaisser quatre mois de salaire. Après que les écueils de la cotation et de la paie eurent été surmontés, il reste à l?institution de récupérer deux chèques de 10,8 millions de dinars chacun auprès des intermédiaires en opération de bourse publics. Seuls deux d?entre eux se sont acquittés de cette obligation nécessaire depuis que la bourse a augmenté son capital à 78 millions de dinars. Comble des paradoxes, la bourse s?est trouvée à un moment sans un seul sou pour payer les salaires, ou même imprimer le bulletin de la cote. Depuis plusieurs jours, la bourse ne cesse de prendre l?eau qui s?infiltre du premier étage de son siège occupé par les impôts, sans pouvoir faire appel au service d?un plombier. On a, alors, dû déplacer les ordinateurs pour le déroulement normal de la séance de la cote. Or, il est clair pour tout le monde que seules la venue de privés et la privatisation des entreprises publiques peut réellement apporter un sang nouveau à cette institution censée être le baromètre de la vie économique d?un pays. Néanmoins, la privatisation est déjà un concept dépassé, car cette opportunité ne s?offre que dans un contexte mondial précis. Au plan interne, les autorités ont bien l?intention d?introduire de nouvelles sociétés à la Bourse, mais sans jamais dépasser ce stade. Les entreprises déjà cotées sont dans l??il du cyclone. El-Aurassi et Saïdal ont perdu respectivement, après la chute de El Khalifa Bank, 160 et 74 millions de dinars. Saïdal a même perdu la moitié de ses bénéfices en 2002. La Cosob a, quant à elle, laissé une partie de son capital dans le krash, mais ne s?est pas privée de l?achat d?une villa de 12 milliards de centimes. Même un intermédiaire en opérations de bourse n?a pas échappé au scandale de El Khalifa Bank et devrait être recapitalisé pour continuer à assurer sa mission auprès des citoyens.