La question demeure toujours la même et concerne aussi bien l'entreprise, car c'est elle qui produit de la richesse et c'est elle qui crée de l'emploi, que le développement bien évidemment, et par développement on entend surtout l'industrialisation. Dans les deux cas, la bonne gouvernance est incontournable. Il y a au moins deux conditions sur le plan intérieur et sur le plan extérieur qu'il faudrait réunir si on veut résumer les revendications du patronat. Pour ce qui est lié aux règles du jeu international en matière d'économie de marché, il faudrait lever une contrainte. Celles-ci ne sont pas faites en collaboration active avec les pays en développement. Ces derniers sont entendus en position de faiblesse. N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que soit soutenu par les pays industrialisés que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où il est connu que ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement ? Que faire pour que les entreprises de pays en développement soient en mesure à la fois de contribuer au développement, fassent plus que survivre avec des difficultés certaines à croître. Car les règles du jeu sont définies par les grandes puissances qui ne mettent en perspective que leurs propres intérêts et ceux de leurs entreprises. Quand on parle de bonne gouvernance, on pense aux gouvernements et presque jamais aux entreprises. Il faudrait d'abord que les entreprises sachent quel serait leur avenir, un avenir qui dépend plutôt des pouvoirs publics. Pour ce qui concerne l'emploi, dont il est dit qu'il est lié à l'industrialisation, alors qu'on sait qu'il peut y avoir des entreprises sans usine, car dans notre perception traditionnelle, ce sont les usines qui créent les emplois, comment convaincre les pays industrialisés qu'il est de notre intérêt, nous aussi, de protéger notre industrie qu'on a eu du mal à mettre en place, alors qu'eux ne s'en privent pas? Quand on assimile la concurrence qui se prépare à une guerre économique, exiger des pays en développement l'abaissement et même la suppression des barrières tarifaires est équivalent à demander à un pays qui va être agressé militairement de démanteler son dispositif de défense. N.B