Les pays arabes ont convenu de se réunir pour faire ensemble une lecture, ou des lectures du discours d'Obama. Aussi bien des lectures politiques que peut-être également économiques. Une fenêtre qu'on qualifierait de stratégique s'ouvre maintenant mais ne sera pas éternelle. Obama dispose de deux années pour réussir et pas plus, car les deux autres années seront consacrées à préparer la future élection présidentielle. Que pourront faire les pays arabes pour que l'Etat palestinien puisse voir le jour dans les deux années qui commencent ? Sauront-ils faire front et dépasser leurs divergences ? La question se pose réellement, devant le constat de l'échec des efforts menés à ce jour, pour imposer la création de l'Etat palestinien, y compris par l'offre d'une normalisation des relations du monde arabe avec l'Etat d'Israël. L'autre question est celle de savoir si les pays arabes finiront bien un jour par décider de se rapprocher pour unifier leurs politiques extérieures et s'ils tiennent, véritablement et fortement, à se construire un espace commun de solidarité opérationnelle pour faire face ensemble à toutes les menaces pouvant peser à la fois collectivement sur eux ou sur chacun d'eux. Pourront-ils être amenés à se convaincre que tout danger qui pèse sur la stabilité de l'un d'entre eux pèse sur la stabilité de tous, et que cette menace doit être sérieusement envisagée comme ne pouvant être qu'extra arabe, c'est-à-dire pour origine extérieure à l'espace arabe ? Une autre menace pourrait se dessiner pour les pays arabes, plus particulièrement dans le domaine de l'énergie nucléaire. La pression exercée sur l'Iran dépasserait le cas du nucléaire militaire pour englober l'autonomie de production de l'énergie nucléaire à des fins civiles. Ce n'est pas par hasard qu'il est proposé à l'Iran d'enrichir son uranium à l'étranger, ou alors de recevoir directement de l'Europe la matière première pour les centrales. N'irions-nous pas fatalement vers notre dépendance de l'étranger, c'est-à-dire des puissances nucléaires, qui se constitueraient en une sorte d'Opep nucléaire ? Ce sont autant de raisons qui induiront des menaces collectives sur l'ensemble des pays arabes qui devront, dès maintenant, investir dans les convergences en tout domaine, politiques interne, externe, sécurité et défense. N.B