A l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah, coïncidant avec le 23 février, le président de la Fondation Casbah, Ali Mabtouche, a déploré la dégradation de la Casbah d'Alger, repère historique et archéologique faisant partie intégrante du patrimoine national. C'est au cours d'une conférence de presse tenue mercredi à Alger, que M. Mabtouche a déclaré que la Fondation qui veille à la sauvegarde des habitations menaçant ruine dans la Casbah d'Alger a procédé au recensement des propriétaires des habitations (90 %) en vue d'élaborer un état définitif des propriétaires et de la nature de la propriété, pour déterminer, par la suite, les préjudices et l'enveloppe financière à dégager pour la restauration de chaque habitation par les autorités concernées. Dans le souci de se rapprocher davantage des propriétaires des habitations de la Casbah, la Fondation, ajoute son président, a publié un livret incluant les droits et obligations des propriétaires appelés à se rapprocher de la conservation foncière en vue de se faire établir un constat de propriété et obtenir le carnet foncier. Dans ce cadre, M. Mabtouche a mis l'accent sur la nécessité de "relancer le plan entamé par la Fondation en 1998 en vertu duquel, la Casbah a été subdivisée en quartiers et les locataires appelés à évacuer les habitations en vue de permettre aux propriétaires de procéder aux travaux de restauration". Travaux qui devront, a-t-il ajouté, "respecter le cachet architectural originel en utilisant les matériaux de construction adaptés, tout en évitant d'introduire des réaménagements sans autorisation préalable", avant d'insister sur le nécessaire "retour au plan sus-cité" sans lequel la sauvegarde de la Casbah ne saurait être effective. Il a qualifié l'état de dégradation avancé de cette ville antique, témoin de plusieurs étapes historiques de l'Algérie de "problème purement culturel", avant de préciser que "nous n'appelons pas à transformer la ville en musée, mais plutôt à en faire un pôle économique de par sa valeur culturelle, artistique et touristique". A cet effet, la Fondation a exhorté le ministère de la Culture à mobiliser tous les moyens pour palier à cette situation qui menace aussi bien les habitations que les rues de la Casbah, rappelant, dans ce sillage, l'ordonnance N° 281-67 portant sur la sauvegarde de ce site. Pour sa part, Belkacem Babaci, membre de la Fondation, a annoncé un projet de création d'une fédération nationale regroupant les associations de défense des repères historiques à travers le territoire national, organisme qui, a-t-il indiqué, verra le jour le 1er mars prochain au théâtre de Constantine, "ce qui fera de nous une force de proposition et de changement", s'est-il félicité. M. Babaci a mis en exergue l'importance de "l'implication des compétences algériennes dans le domaine de l'architecture dans la restauration des repères historiques de la Casbah d'Alger", tout en assurant de "la disponibilité des matériaux de restauration nécessaires permettant de préserver la valeur historique du site". La Casbah d'Alger compte 1700 habitations, dont 500 datant de l'époque coloniale, 800 propriétés privées, dont 300 habitations menaçant ruine et une cinquantaine classées "rouge", révèlent les chiffres de la Fondation. Dans ce contexte, les responsables de cet organisme ont ajouté que 64 pc des habitations de la Casbah ont besoin de travaux de restauration, alors que 13 % sont dans un bon état, outre 11 palais, parmi lesquels 3 ont fait l'objet de travaux de réaménagement.