Le sénateur Yacef Saâdi a promis, hier, de plaider la cause de la réhabilitation et de la restauration de La Casbah auprès du président de la république. La fondation Casbah a utilisé, hier, les tribunes du Forum d'El Moudjahid pour lancer un énième SOS pour le sauvetage et la sauvegarde du site historique de La Casbah, classé monument mondial par l'Unesco en 1992. À deux jours de la célébration de sa journée nationale, la Fondation Casbah a annulé toutes les festivités. “Cette année, nous refusons de célébrer la Journée de La Casbah. Nous allons, également, boycotter toutes les festivités organisées à cette occasion”, a déclaré, hier, M. Mabtouche, président de la fondation. Lors de cette rencontre, une projection vidéo a résumé l'état de la Vieille cité d'Alger. “La casbah est en ruine… regardez, c'est tout ce qui reste des boutiques de sidi-Abdellah… Même le cimetière des Deux Princesses n'a pas été épargné”, commente M. Matoub, membre de la fondation casbah. L'ouverture du débat s'est fait en présence de M. Yacef Saâdi, héros de la bataille d'Alger, président d'honneur de la fondation casbah et sénateur. “Triste constat pour le fief de la révolution. Il faut sauver ce qui peu être sauvé, car si on ne le fait pas La casbah n'existera plus, et c'est notre histoire qui disparaîtra”, souligne Saâdi. Il promet, par ailleurs, de solliciter le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, pour intervenir afin de sauver la Vieille cité. “Je vais remettre moi-même cet enregistrement au président Bouteflika”, a précisé Yacef Saâdi. Le président d'honneur de la fondation a énuméré les difficultés rencontrées pour mobiliser toutes les volontés et le budget pour restaurer et réhabiliter La casbah en mettant l'accent sur les engagements non honorés des autorisés. “Je suis parti voir des étrangers pour collecter une aide afin de sauver La casbah. J'ai réussi à récolter quatre millions de dollars, puis j'ai exposé le projet à quatre ministres, mais rien n'a été fait et l'aide a disparu”, s'indigne-t-il. Un intervenant prend la parole pour exprimer son opinion, “seule la volonté politique peut assurer une réelle prise en charge de la réhabilitation de Djzaïr bni Mezghena”. M. Mabtouche a signalé que la détérioration des casbahs n'est pas spécifique à la capitale. Il a cité le cas du vieux-rocher de Constantine, La casbah de Dellys, de Mostaganem et La casbah de Tlemcen qui sont en abandon total. “Nous allons unir nos efforts pour sauvegarder ces casbahs, et défendre notre patrimoine. Toutes les associations de ces régions vont rejoindre notre fondation qui deviendra un groupe d'associations national pour la préservation de La casbah”, a annoncé M. Mabtouche. M. Benyahia, président de l'Association de défense du vieux-rocher de Constantine, a saisi hier l'occasion pour demander aux autorités concernées d'appliquer un plan d'urgence de sauvegarde du vieux-rocher. “53 maisons ont été, déjà, détruites par la wilaya en 2005 au quartier du vieux-rocher, maintenant elle s'attaque à la prison de Coudiat qui date de 1851. Elle veut la raser pour laisser place au tramway”, a-t-il dénoncé. Nabila Afroun