Evocation n La Journée nationale de la Casbah, correspondant au 23 février, vient, chaque année, rappeler une réalité navrante. La Fondation Casbah a appelé, lundi, lors d?une réunion au forum d?El-Moudjahid, à accélérer la mise en ?uvre des plans de restauration des édifices de la Casbah d'Alger, lancée depuis 1998, mais n'ayant enregistré aucune avancée. Elle a rappelé à cette occasion «l?accélération de la dégradation effarante du site», et du peu d'empressement des autorités en charge de la préservation de ce site à intervenir concrètement au moyen d?un plan d?urgence, resté à l?état d?ébauche «dilettante et ce, malgré la sonnette d?alarme maintes fois tirée par les associations, aujourd?hui, plus que mobilisées et déterminées à engager la bataille pour sauver ce qui peut l?être encore.» La Journée nationale de la Casbah vient, chaque année, rappeler une réalité navrante, donc «la nécessité de se pencher réellement sur la question et d?éveiller l?atavisme des instances concernées ainsi que des Algérois», sachant qu?un recueil de textes juridiques relatifs à la protection du site existe. A souligner que cette année, la fondation Casbah a décidé de geler les festivités du 23 février en signe de protestation, pour faire entendre auprès des instances concernées sa voix et leur faire comprendre l?urgence d?agir. Car le projet de sauvegarde est là, il est pensé, il suffit seulement de le concrétiser et de le mener à terme. Ali Mebtouche, président de la fondation Casbah, a réitéré son engagement ainsi que celui des autres associations engagées ensemble pour la sauvegarde du site, ce patrimoine millénaire. «La Casbah, c?est notre patrimoine», insiste-t-il. Et d?ajouter : «Il nous appartient de le protéger», tout en dénonçant certaines pratiques nuisant à cette mémoire. «Certains habitants, ignorant l'histoire et la valeur de leur quartier, ont délibérément démoli leur maison pour bénéficier de logement neuf.» Et de déplorer : «Certaines maisons à grande valeur historique à l'instar de celle où sont morts Ali la Pointe, Omar Yacef et Hassiba Ben Bouali ainsi que celle de Yacef Saâdi sont complètement délaissées.» «Nous avons un arsenal de textes juridiques relatifs à la protection du site mais aucun n?est appliqué», explique-t-il. Lors de cette rencontre, une projection vidéo a eu lieu montrant un état des lieux de la Casbah, une cité en ruine, mais aussi quelques initiatives individuelles de réhabilitation de maisons. Certains propriétaires ont, en effet, entrepris eux-mêmes les travaux de restauration, à l'instar de Dar Bouarab, lieu de naissance de la moudjahida Djamila Bouhired. Cela revient à dire qu? «il y a espoir de sauver la Casbah», déclare M. Mebtouche.