La production céréalière devra atteindre un peu plus de 56 millions de quintaux cette année. Une performance sans précédent. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural qui a fait cette annonce, vendredi dernier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio national a affirmé, par la même occasion, que la campagne moisson battage en cours, et qui devra s'étaler encore sur un ou deux mois, a permis de récolter 17 millions de quintaux, soit 30% de la production attendue. Les résultats obtenus sont le fruit des efforts consentis de part et d'autres . Certes le ciel a été clément en matière de pluviométrie mais le travail des agriculteurs et l'appui des pouvoirs publics ont été pour beaucoup aussi dans la réussite de l'actuelle campagne. Ce qui fausse complètement l'hypothèse de certains cercles qui prédisent que l'Algérie ne peut augmenter sa production céréalière encore moins la surface agricole consacrée à cette culture . Or, la mise en place de la nouvelle politique d'appui à la céréaliculture a permis une intensification tout en accordant un intérêt particulier à la production de semences de qualité. Cela impliquera progressivement une réorientation de la production de semences vers les zones mieux dotées en ressources ; une intensification sélective vers les zones à haute potentialité où la pluviométrie est supérieure à 450 mm. il faut dire que la filière céréales occupe une place très importante dans le système agroalimentaire national. En effet, la céréaliculture jachère comprise occupe environ 80% de la superficie agricole de l'Algérie. Le poids des blés et dérivés dans les régimes alimentaires de l'Algérien ne semblent pas diminuer rapidement, cela d'autant moins que les valeurs nutritionnelles refuges, dont les dérivés de blé sont porteuses, ont démontré qu'elles constituaient un antidote efficace face à la diminution importante des revenus (baisse du pouvoir d'achat). Depuis la libéralisation des prix et l'augmentation relative de ces derniers pour les blés et leurs dérivés, on observe une diminution très importante du gaspillage et une certaine rationalité de la part des consommateurs qui exigent en contrepartie des produits céréaliers de qualité meilleure car ces derniers (semoule, farine, pâte) ont tendance à se substituer à d'autres aliments composant les protéines nobles (viande, poisson, œufs...). En d'autres termes assurer l'accessibilité du consommateur aux semoules et au pain, même lorsque la demande connaît des variations considérables, constitue un objectif organisationnel et un enjeu sociopolitique majeur. La sécurité alimentaire du pays passe prioritairement par la filière céréalière. C'est la raison pour laquelle, les pouvoirs publics ont décidé de soutenir coûte que coûte cette filière. Dalila B.