Les contre-performances du secteur concernent la production des blés qui ne répond toujours pas aux besoins nationaux. La production prévisionnelle en pomme de terre d'arrière-saison connaîtra une hausse de plus de 30% par rapport à celle réalisée l'année dernière. Ce qui équivaut à plus de 300 000 tonnes qui seront mises sur le marché national. Les plantations programmées se situaient autour de 40 000 hectares (ha), soit une augmentation de 6 000 ha en comparaison à l'année passée. Pour le tubercule, le secteur est actuellement en phase de récolte de la tranche arrière-saison. “Pour l'instant, nous avons franchi la période de soudure du mois d'octobre sans que personne ne s'en aperçoive, puisqu'il n'y a pas eu du tout de coupure d'approvisionnement et les prix en pareille période sont abordables”, a déclaré hier M. Amar Assabah, directeur de la régulation et de la production au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Il s'agit d'une période difficile que le secteur a traversée, mais sans conséquences notables. La production va, selon ce directeur, augmenter durant les mois de décembre et de janvier et la baisse des prix est constatée sur le marché. Intervenant sur les ondes de la radio Chaîne III, M. Assabah estime que le manque de pluviométrie enregistré ces derniers mois n'aura pas de répercussions sur la récolte agricole. “Le mois de septembre était pluvieux ; les mois d'octobre et novembre étaient marqués par une insuffisance pluviométrique, mais quand on regarde de près au Centre et à l'Ouest et aux Hauts-Plateaux, elle est quand même à la normale. Ceci dit, nous sommes actuellement en phase d'installation des cultures pluviales et il n'y a pas de grands besoins pluviométriques. Il n'y a donc pas de risques”, a-t-il expliqué. Le même optimisme est affiché par ce responsable quant aux grandes cultures qui ont un besoin important de pluie. “Nous sommes au lendemain d'une campagne céréalière exceptionnelle. Les agriculteurs ont pu mobiliser les ressources financières. Nous avons mis tous les dispositifs nécessaires en place, dans le cadre de la politique de renouveau”, a-t-il souligné. Résultat des courses : une mobilisation en semences nettement supérieure à ce qui a été réalisé durant les années écoulées. Près de 2 millions de quintaux d'engrais ont été, en effet, mobilisés. En outre, sur le terrain, il est constaté un enlèvement en semences proche de 50% par rapport aux besoins. Un tel niveau, faut-il le préciser, n'a jamais été atteint par le passé puisqu'il se situait aux environs de 30% seulement. Ce taux reste insuffisant. “On est à peu près proche des pays européens en matière d'enlèvement des semences certifiées. Ça veut dire que la semence est de meilleure qualité et l'emblavement sera de même”, relèvera Amar Assabah. Plus explicite, il a indiqué que pour l'année en cours, la production de semence certifiée est estimée à 2 millions de quintaux. “Ce qui a permis d'améliorer les emblavements autour de 50% de semences contrôlées et certifiées”, a-t-il précisé. Une chose est certaine, pour la campagne labours-semailles, il y a un enlèvement en engrais trois fois supérieur à celui de l'année dernière. Cette performance est le fait des décisions annoncées par le président de la République en février dernier. Outre les mesures liées au parc matériel des agriculteurs, des unités de services au niveau des coopératives ont été également créées. “Quelque 500 moissonneuses-batteuses et autant de tracteurs et de matériel d'accompagnement ont fait l'objet d'un soutien au profit des agriculteurs”, affirmera le directeur. À noter que le financement de ces dispositifs a nécessité une enveloppe évaluée à 200 milliards de DA pour l'ensemble du secteur. En matière de soutien aux agriculteurs, les montants dégagés sur les fonds sont évalués par M. Assabah à 50 milliards de DA. Par ailleurs, l'opération du crédit Rfig (zéro intérêt) a montré que 8 000 dossiers sont disponibles au sein des coopératives dans le cadre du guichet unique. Plus de 6 000 dossiers ont été déjà traités et bénéficieront de ce prêt. Cependant, les contre-performances du secteur concernent la production des blés qui ne répond toujours pas aux besoins nationaux. Les 60 millions de quintaux produits demeurent effectivement insuffisants. Même si les différentes actions effectuées n'apportent pas une autosuffisance alimentaire au pays, il n'en demeure pas moins que le différentiel entre la production et l'importation a permis d'économiser une somme qui dépasse, selon M. Assabah, les 200 millions de dollars.