La prévention du risque de la grippe aviaire s'appuie à 100 % sur la sensibilisation des éleveurs et des collectivités locales, a indiqué mercredi le docteur Karim Boughanem, directeur adjoint de la santé animale au ministère de l'Agriculture. Lors d'une conférence de presse sur la prévention de la grippe aviaire, le docteur Boughanem a souligné "l'insuffisance des opérations de saisie effectuées par les services vétérinaires et du contrôle des éleveurs de volaille, au nombre très élevé et dont une partie n'est pas déclarée". "Exposés à l'air libre, les élevages familiaux traditionnels, qui représentent 20 % de l'activité nationale, sont les plus exposés au risque de contamination à la souche pathogène", a relevé le représentant du ministère de l'Agriculture avant de rappeler que les 80 % des poulaillers restants sont protégés, car installés dans des structures couvertes. Rappelons par ailleurs que le ministère de l'Agriculture a adopté plusieurs mesures depuis l'apparition du virus en 1997 dans certains pays asiatiques, renforçant davantage son dispositif de prévention après la propagation de l'épidémie en Europe et dans le reste du continent asiatique. On peut citer, entre autres mesures, la création d'un comité national, regroupant 14 secteurs, chargé de la prévention de la grippe aviaire et la suspension de l'importation des volailles, des oiseaux de pavoisement et de tous les produits d'origine animale, à partir des pays touchés par le virus. Sur le plan local, expliquera pour sa part le Dr Boughanem, l'Etat a renforcé les mesures de prévention à travers l'interdiction du commerce des volailles dans les lieux non contrôlés, la surveillance des frontières, l'analyse de quelque 3 000 prélèvements sur les oiseaux migrateurs, en 2005 sur l'ensemble du territoire national, et dont les résultats s'avéraient négatifs. "Entre 250 et 300 000 oiseaux migrateurs transitent, annuellement, par le territoire national en provenance d'Afrique vers le nord", a-t-il dit tout en précisant que ces oiseaux ne sont pas forcément porteurs du virus. Il a , d'autre part , estimé que "la probabilité de la transmission du virus à l'homme reste minime à moins d'un contact direct avec les oiseaux contaminés, ce qui est, a-t-il dit, extrêmement rare". Interrogé sur les capacités du pays à faire face à une éventuelle apparition du virus, M. Boughanem s'est voulu rassurant en affirmant que "l'Algérie a pris toutes ses précautions: une cellule d'intervention rapide est prête à intervenir et les médicaments, stockés dans des endroits aménagés à cet effet, pouvant être distribués au moment opportun par les services habilités". De son côté, le docteur Fawzi Derrar, responsable au Centre de référence sur la grippe aviaire à l'Institut Pasteur a affirmé que "les résultats de recherche publiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) portent à l'optimisme même si les expériences effectuées n'ont pu encore aboutir à la production d'un vaccin contre la grippe aviaire du fait de la transmutation du virus après chaque apparition". Quant à la représentante du ministère de la Santé, Samia Amrani, elle s'est chargée d'expliquer la différence entre les médicaments anti-grippe aviaire et le vaccin dont les recherches pour la fabrication sont en cours, rappelant qu' "en application des directives de l'OMS, l'Etat a acquis le Tamiflu en quantité suffisante pour couvrir 20 % de la population".