Des prélèvements sont établis quotidiennement et se poursuivent dans les 526 régions humides. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) donne une nouvelle alerte de la menace de la grippe aviaire. «Elle va une nouvelle fois se répandre cet hiver dans le monde entier et les foyers récemment annoncés en Asie ne sont que les prémices d'une nouvelle épizootie», a averti l'OMS. Les raisons de ces nouveaux foyers sont claires: nous entrons tout simplement dans les mois les plus froids dans l'hémisphère nord. Le virus de la grippe est lié au froid et il est plus enclin à se propager en cette période de l'année, a indiqué Peter Cordingley, porte-parole du bureau régional de l'OMS pour le Pacifique occidental, basé à Manille. «Nous escomptons une répétition de ce qui s'est passé l'an dernier quand le virus est soudainement devenu très actif et s'est répandu jusqu'en Europe», a-t-il ajouté. En Algérie, la situation semble être bien maîtrisée. Le dispositif de prévention et de contrôle contre la grippe aviaire est toujours maintenu, selon le Dr. Karim Boughanem, sous-directeur de la santé animale au ministère de l'Agriculture, joint par téléphone. Même si les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ne cessent de rassurer que le danger de cette maladie infectieuse en Algérie «est pour le moment écarté», notre pays n'est tout de même pas à l'abri d'une menace potentielle. «La vigilance est de mise», assure notre interlocuteur. Il rappelle que ledit dispositif a été réactivé en octobre dernier. Il affirme ainsi que des prélèvements sont établis quotidiennement et se poursuivent dans les 526 régions humides recensées en Algérie. «Le noyau de ce dispositif est la surveillance active, c'est-à-dire, la capture des oiseaux migrateurs et les prélèvements effectués», explique le Dr. Boughanem. Il convient de souligner que le dispositif de contrôle mis en place a été particulièrement renforcé durant le printemps, considéré comme période à haut risque du fait du passage des oiseaux migrateurs qui regagnent le Nord. La surveillance a été accentuée au niveau des zones humides de l'extrême est du pays. Dans le monde, les gouvernements sont, cette année, mieux préparés à affronter la maladie, souligne Peter Cordingley. «Espérons que les gouvernements qui n'étaient pas prêts la dernière fois seront, cette fois-ci, plus préparés». Il admet, cependant, que certains pays n'étaient pas encore prêts sans pour autant les citer. Comme chaque année en cette période, la grippe aviaire fait reparler d'elle en Asie. L'Indonésie a annoncé, samedi, deux nouveaux décès dus à la grippe aviaire, portant à 61 le bilan humain de la maladie dans le pays, le plus élevé au monde. Le Japon enquête sur un probable nouveau foyer dans le Sud, tandis que l'épizootie continue de grignoter du territoire dans le sud du Vietnam. La Chine a, quant à elle, annoncé mercredi un nouveau cas humain, le premier depuis six mois et le 22e depuis 2003. Depuis son apparition fin 2003 en Asie, la grippe aviaire a fait 158 morts, selon le dernier bilan de l'OMS, qui n'inclut pas encore le 61e décès annoncé par l'Indonésie.