Les autorités nigérianes ont détecté un autre cas dans le Nord, à proximité du Niger, pays frontalier de l'Algérie. La grippe aviaire avance inexorablement. Après l'Asie, c'est le tour de l'Afrique d'être touchée. Le premier pays du continent noir à être frappé par cette maladie est le Nigeria. Après la confirmation officielle, mercredi dernier, de la présence du virus H5N1, les autorités nigérianes ont détecté un autre cas dans l'Etat du nord du pays, aux frontières avec le Niger. En Europe, après la Grèce et la Roumanie, c'est l'Italie qui vient d'être affecté par la grippe aviaire. La présence du virus a été confirmée sur deux cygnes sauvages trouvés morts en Sicile et une suspicion sur d'autres cas d'oiseaux sauvages dans le pays. Ainsi, l'Algérie semble prise en tenaille entre deux dangers en provenance de deux pôles opposés. L'un venant du nord, l'autre du sud. Entre les deux, notre pays est pris en sandwich. Pourtant, les représentants du ministère de l'Agriculture tentent tant bien que mal de calmer les inquiétudes. «Nous avons procédé, au début de cet hiver, à un prélèvement sur 600 volatiles. Et on n'a trouvé aucune trace du virus. Maintenant, il est vrai que le risque zéro n'existe pas, mais nous avons pris, à titre préventif, les mesures nécessaires», a indiqué le docteur Bougueddour, directeur du service vétérinaire au ministère de l'Agriculture. Mais que peuvent les mesures préventives face à une épidémie d'une nature pareille? En effet, avec le retour des oiseaux migrateurs, principaux porteurs du virus, les choses risquent de se compliquer davantage. D'autant plus qu'actuellement au Nigeria, le virus est détecté dans l'Etat de Yobbe, un Etat situé le long de la frontière avec le Niger, lequel est frontalier de l'Algérie. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M.Bougueddour a expliqué la propagation de la maladie au Nigeria par l'humidité qui caractérise ce pays. Il indiqué que le risque est minime pour ce qui concerne l'Algérie. «Nous devrons toutefois surveiller le retour des oiseaux migrateurs. Comme nous devrons également effectuer d'autres prélèvements au printemps, vers la fin mars et début avril.» Ce responsable a en outre déclaré que la filière avicole en Algérie est estimée aujourd'hui à 140 millions de volatiles. Ce secteur à lui seul nourrit quelque 100.000 familles. Concernant l'éventualité d'une campagne de vaccination, le docteur Bougueddour a indiqué que «on ne peut pas vacciner à titre préventif, parce qu'on ne sait pas à quel type de virus on a à faire». Dans le Grand Maghreb, c'est l'état d'alerte. Les ministres de l'Agriculture et de la Santé des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), ont plaidé vendredi pour la vigilance active et le renforcement de la coordination de leurs stratégies de prévention de la grippe aviaire dans la région du Maghreb. Lors d'une réunion tenue à Tunis, les ministres de l'UMA ont affirmé qu'aucun cas de grippe aviaire n'a été jusque-là enregistré dans la région. Aussi, à l'issue de cette rencontre, les ministres de l'UMA ont adopté une stratégie de lutte contre la grippe aviaire laquelle stratégie s'appuie principalement sur la coordination entre les experts et une complémentarité entre les stratégies nationales mises en place dans ce domaine, l'extrême vigilance et l'échange d'informations en temps réel entre techniciens du terrain, ainsi que l'échange d'informations entre les instances concernées, au niveau maghrébin et international. Ce plan sera mis en branle de façon immédiate dès l'apparition éventuelle de cas suspects dans la région.