Afin d'honorer leur engagement de porter le volume de l'aide à 130 milliards de dollars annuel et doubler l'aide à l'Afrique pour 2010, l'OCDE engage les pays donneurs à porter de 5% à 11% la progression de leurs aides entre 2008 et 2010. En 2005, l'aide publique au développement (APD) a atteint 107 milliards de dollars. Encore loin des 130 milliards de dollars prévus d'ici 2010, parallèlement au doublement de l'aide à l'Afrique. Pour honorer leurs engagements, les donneurs devront accroître les financements affectés aux programmes d'aide à un rythme supérieur à celui de la croissance de tous les autres postes de dépenses publiques, selon le rapport de l'OCDE sur la coopération pour le développement. Plus précisemment, il faudrait que les taux de progression de l'aide de 5 % par an enregistrés pour la période récente passent à 11 % par an entre 2008 et 2010. L'Irak avec 12.9 milliards de dollars par an sur la période 2004-05 et le Nigeria avec 3.2 milliards de dollars sont les pays qui ont le plus bénéficié de l'APD, "dans les deux cas sous l'effet d'opérations exceptionnelles de remise de dettes", précise l'OCDE. Les auteurs du Rapport mettent toutefois en garde contre les risques associés à la dépendance à l'égard de l'aide. En 2005, l'aide publique au développement (APD) a atteint "le chiffre record de 106.8 milliards de dollars", selon le Rapport qui note que 20 % de cette somme a servi à financer des allégements de dette en faveur de l'Irak et du Nigeria, et que en conséquence le volume de l'aide "fléchira vraisemblablement en 2006 et 2007 à mesure de la diminution des remises de dettes". Il prévoit aussi que "les apports en faveur de l'Extrême Orient devraient diminuer parallèlement à l'expansion persistante des économies de cette région" mais qu'une aide "accrue pourrait en revanche prendre le chemin des pays à faible revenu, où vivent les trois quarts des plus pauvres de la planète. Ces pays reçoivent actuellement 47 % de l'aide bilatérale totale". Le volume et les priorités de l'aide diffèrent considérablement d'un pays donneur à l'autre. L'APD du Luxembourg a représenté 550 dollars par habitant en 2005 alors que neuf autre pays ont donné moins de 100 dollars. Les 22 pays membres du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE restent à l'origine d'environ 95 % de l'APD mondiale, selon le rapport, notant toutefois que "ce chiffre ira vraisemblablement diminuant sous l'effet de l'augmentation de l'aide émanant d'autres pays". Le rapport souligne, par ailleurs, la nécessité que "l'aide soit répartie et utilisée de manière efficace", estimant que "les donneurs comme les bénéficiaires doivent être tenus de rendre des comptes". "On constate par exemple un écart de plusieurs milliards de dollars entre les apports notifiés par les donneurs et les montants que les pays bénéficiaires voient dans leurs budgets et sur lesquels ils exercent un contrôle", relève l'OCDE dont le rapport recommande des mesures "visant à assurer que même les pays les plus pauvres parviennent à tirer profit du système commercial multilatéral". Dans les différents forums internationaux consacrés à l'APD, les débats ont fait ressortir la nécessité d'augmenter l'aide jusqu'à 0,7 du PIB de chaque pays riche, selon leurs engament vis à vis des objectifs du millénaire de l'Onu qui vise à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2012. Ils ont également insisté sur un meilleur ciblage de ces APD qui, appuyés par d'autres mécanismes de financement du développement, devraient être affectés à des investissements productifs créateurs de richesses et de croissance plutôt qu'à des besoins de consommation.