Le groupe de la Banque mondiale, le plus gros bailleur de fonds international dans le domaine des TIC dans plus de 100 pays représentant un portefeuille de plus de 3 milliards de dollars, a publié un rapport sur la situation des NTIC dans les pays en développement. Soulignons que ce groupe est une des plus importantes sources de financement et de savoir existant dans le monde pour les pays en développement. Il se compose de cinq institutions très liées, à savoir la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l'Association internationale de développement (IDA), qui constituent ensemble la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC), l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). Chacune de ces institutions a pour but de lutter contre la pauvreté et d'améliorer le niveau de vie des habitants des pays en développement. Le rapport du groupe relève que l'impact des technologies de l'information et des communications (TIC) sur la croissance économique dans les pays en développement est très important. Rappelons que ce rapport s'appuie essentiellement sur l'expérience tirée par la Banque de sa profonde implication dans ce secteur. L'accès aux hauts débits Internet est un important facteur de développement des économies et des sociétés à tous les niveaux. Ajoutons que le nombre d'internautes, dans les pays en développement, a décuplé entre 2000 et 2007. Il est également utile de relever qu'il y a une opportunité, en grande partie inexploitée, que les pays en développement devraient saisir. Moins de 15 % du marché potentiel mondial des industries de services informatiques étant effectivement utilisé aujourd'hui. Et ce marché représentait près de 500 milliards de dollars en 2007. Le même rapport met en avant une hausse de 10 points de pourcentage du nombre de connexions Internet à haut débit, qui s'accompagne d'un surplus de croissance économique de 1,3 point de pourcentage. Par ailleurs, la téléphonie mobile s'impose comme le moyen le plus déterminant pour les services publics et privés. Selon Mohsen Khalil, directeur du Département des technologies de l'information et des communications mondiales du Groupe de la Banque, on compte aujourd'hui dans les pays en développement plus de 4 milliards d'abonnés au téléphone mobile. Dans le but d'accélérer le déploiement des réseaux à large bande, les gouvernements peuvent travailler conjointement avec le secteur privé pour que cette technologie facilite, d'une part, l'accès aux consommateurs à faibles revenus. Elle sert d'autre part de base pour les industries de services informatiques locales, source de création d'emplois pour les jeunes, renforcement des niveaux de productivité et les exportations, et favorise l'intégration sociale. Dans cette même direction, la vice-présidente pour le développement durable à la Banque, Katherine Sierra, a affirmé que la technologie à large bande complète les fondations en termes d'information pour une économie moderne. De son côté, Christine Zhen-Wei Qiang, directrice de la publication pour ce rapport et économiste à la Banque mondiale, a indiqué que c'est aux pays d'encourager de manière proactive le développement des industries de services informatiques locales au moyen de politiques et d'incitations destinées aux entrepreneurs et au secteur privé, et d'investissements en matière de main-d'œuvre qualifiée et d'infrastructures. On trouve aussi dans ce rapport de nouvelles données empiriques réunies dans des pays comme le Brésil, le Ghana ou l'Inde et montrant que des Etats modernes et technologiquement au point peuvent devenir plus efficaces, transparents et aptes à répondre aux besoins. Une enquête réalisée dans plus de 30 pays prouve qu'une réussite de ce genre est traduite par un engagement politique de haut niveau et une coordination effective. Malika A.