L'investissement dans le secteur de l'agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire a été le principal thème développé par les intervenants, hier, à Syrte (Libye), à l'ouverture de la 13e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, à laquelle prend part le président Bouteflika. Le choix de ce thème reflète la "détermination de l'UA et son engagement à poursuivre tous les efforts qu'elle a déployés bien avant dans ce secteur pour apporter des réponses concrètes aux aspirations quotidiennes et profondes de ses populations" a indiqué le président de la Commission africaine, Jean Ping. De son côté, la représentante du secrétaire général des Nations unies à ce sommet a relevé que la crise économique et financière mondiale a un impact particulier sur l'Afrique, notamment après l'augmentation des prix des produits alimentaires et de l'énergie, qualifiant cette situation de "critique" pour le continent "qui aura du mal à réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)". Tout en déplorant que l'agriculture soit "négligée", la représentante de Ban Ki-moon a précisé qu'un dollars investi dans ce secteur en Afrique, a un "double impact" comparativement à un pays d'un autre continent. Concernant l'exploitation des potentialités agricoles du continent, la représentante du secrétaire général de l'ONU a relevé que 5% des terres sont irriguées en Afrique, contre 40% en Asie, la moyenne mondiale étant de 20%, lançant ainsi un appel aux Etats africains de consacrer 10% de leurs budgets annuels au secteur de l'agriculture. Evoquant la conférence de Copenhague (décembre 2009) sur les changements climatiques, elle a appelé les Africains à adopter une "position commune", considérant que le continent est celui qui souffre le plus des émissions de gaz à effets de serre. Elle a considéré que ce sont les pays industrialisés qui en sont responsables et que cette "inégalité doit être réparée à Copenhague". De son côté, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabe, Amr Moussa, a plaidé pour la coopération économique entre l'Afrique et les pays arabes et annoncé dans le même sillage la tenue prochaine du deuxième sommet afro-arabe, le premier s'étant tenu dans les années 1970. Pour sa part, le président de la République fédérative du Brésil, Lula Da Silva, a exhorté les pays africains de s'inspirer de l'expérience brésilienne en matière d'investissement dans le secteur de l'agriculture. Lotfi C.