Cinq jours de négociations pour aboutir à un échec. Les travailleurs du complexe d'El Hadjar, mettent donc leurs menace en exécution. Le complexe est, en effet, depuis, hier ; paralysé par une grève illimitée des travailleurs. A l'origine de ce conflit, l'augmentation de 10% des salaires échelonnée sur deux ans, proposée par la direction du complexe et qui est loin de satisfaire les métallurgistes d'El Hadjar. Ces derniers exigent une revalorisation salariale plus conséquente (18%), et présentent une plate-forme de revendications, qui selon le porte-parole des travailleurs, Smail Kouadria, comporte 11 points. Au moment où les travailleurs observent leur mouvement de grève, les discussions se poursuivent toujours et d'une façon constructive avec les représentants des travailleurs et la direction du complexe. Dans le cas échéant, ce sont pas moins de 7 200 sidérurgistes qui menacent de paralyser le complexe. L'enjeu est de taille surtout, quant on sait que le géant franco-indien de la sidérurgie, propriétaire d'Arcelor Mittal, réalise un chiffre d'affaires estimé entre 3 et 4 milliards de dollars rien qu'en Algérie. Le porte-parole des travailleurs et des membres du groupe de négociation ; vont donc, évoquer les points d'achoppement sur lesquels ont buté les négociations, il y a quelques jours. Au début, il a été préconisé des augmentations de l'ordre de 5% à partir du mois de juillet et 5% pour 2010, soit 10% avec comme contrepartie une compression d'effectif de 1 500 postes. Comme arguments, l'employeur a fait état de la crise économique mondiale qui touche ce secteur et les ratios non atteints par le complexe. A cela s'ajoute la mévente du produit et les stocks en souffrance de rond à béton estimés à 500 000 tonnes détenus par Arcelor Mittal et le privé. La seule concession de l'employeur porte sur l'assouplissement du seuil d'atteinte de la prime de productivité pour le premier semestre 2009, qui devrait intéresser le collectif des travailleurs et leur donner confiance pour réaliser leurs objectifs. Les travailleurs ont été secoués par plusieurs nouvelles dispositions prises en fin d'année 2008, dont la rationalisation draconienne des dépenses dans la gestion de l'usine. Des mesures qui venaient en réponse aux relents de la crise financière mondiale, frappant de plein fouet le groupe Arcelor Mittal. Les premières à en avoir fait les frais sont, rappelons-le, les entreprises et micro-entreprises qui activaient dans le cadre de la sous-traitance. Au niveau mondial, ce sont 9 000 collaborateurs qui devront quitter le groupe et ses filiales d'ici la fin de l'année. Adnane Cherih