La diversité du paysage culturel dans la wilaya de Tindouf constitue le fruit d'interférence culturelle et sociale de la région à travers sa position géographique, partageant une distance de 600 km de frontières avec des pays limitrophes. "El Haoul", genre de musique et partie intégrante de la culture populaire Hassania, répandue dans la wilaya de Tindouf, est l'interprète par excellence de cette interférence puisant ses souches de la Mauritanie, du Sahara occidental, du sud du Maroc et de la région de Tindouf, a expliqué à l'APS le président de l'association de la poésie "Hassani" de Tindouf. La chanson rythmique de "Hassania" constitue des mélodies synchronisées que produisent une panoplie d'instruments de musique connues sous le pseudo-dissimulé "Azwan" en fonction d'un système acoustique issu d'un mixage auditoire de parfaite symbiose, a expliqué la même source. Ce genre de musique, ajoute le président de l'association, accompagnant l'homme tindoufi, reflète quelques facettes et aspects socioculturels de la région de par les rites et pratiques manifestés lors des veillées et soirées entamées pratiquement par un Maqâm pour louange à Dieu et au prophète Mohamed (QSSSL) appelé "kar" pour aborder d'autres Maqâmat d'"Ad houret El Haoul" traitant des genres littéraires lyriques, épiques et panégyrique notamment. Les rythmes de ce genre musical "Akran" sont inspirés des constituants directs du Sahara, dont notamment des simulations de trot de chevaux et de chameaux, de bruits de piquets de tentes, selon des chercheurs en patrimoine populaire immatériel. Les Hassanis optent, selon les rites et us du chant, pour l'usage d'instruments de musique à cordes rythmiques conçus et soustraits de produits et supports locaux, dont la peau caprine poncée, le poil chamelier, le bois et la terre. Soucieuse de la protection de ce genre lyrique que seules deux troupes "Naïlia" et "El Badr" s'attellent à pérenniser, l'association El Hassani de Tindouf vient de mettre au point un ambitieux programme portant réhabilitation de ce legs culturel. Entre autres genres musicaux figurant au répertoire artistique de la wilaya de Tindouf, il est à relever également le karkabou, patrimoine séculaire des régions sahariennes, auquel bon nombre d'associations et troupes accordent une importance particulière à leur tête la troupe "Ganga" composée d'une chorale de plus de 40 artistes. En dépit des disparités linguistiques et thématiques, le karkabou demeure une partie intégrante du riche répertoire artistique et culturel de Tindouf, a indiqué le président de la troupe Karkabou. Outre le Gnaoui, autre genre à enrichir durant la dernière décennie, la scène culturelle locale, la chanson populaire locale revêt également un intérêt de la part de la population locale et de la troupe "El Amel" (espoir) qui s'est employée à faire valoir ce patrimoine à travers ses multiples participations aux manifestations nationales, dont le festival international de Djemila en 2007, celle d'Alger, capitale de la culture arabe et autres activités de jumelage avec les autres wilayas. Cette troupe musicale estime que la propagation rapide de ce genre est due à la diversité des poésies algériennes et maghrébines, d'invocation soufie et de chants religieux, au rythme d'instruments musicaux, sur fond d'unification, de fraternité et de symbiose sociale. Cette richesse artistique, partie intégrante de la culture nationale algérienne, a insufflé positivement sur le développement de la scène culturelle locale qui a enregistré un bond qualitatif, a souligné, de son côté, le chef de service des affaires culturelles à la direction de la culture de la wilaya de Tindouf. R.R.