Après la réunion des ministres de l'Economie et des Finances de l'Union pour la Méditerranée (UPM), courant de la semaine passée à Bruxelles ) laquelle les pays arabes ont pris part, le projet est sur le point de reprendre enfin ses marques, et ce en dépit des nombreuses entraves, d'ordre politique, qui restent encore pesantes. En effet, la Commission européenne a annoncé durant ce week-end une contribution supplémentaire de 72 millions d'euros, pour la période 2009-2010, en faveur des domaines d'intervention jugés prioritaires par les chefs d'Etat et de gouvernement euro-méditerranéens lors de leur rencontre à Paris le 13 juillet 2008. Les travaux seront axés sur la dépollution de la Méditerranée avec une enveloppe de 22 millions d'euros, sur les autoroutes de la mer et les autoroutes terrestres (7,5 millions d'euros), sur les énergies de substitution (5 millions d'euros), l'accent étant également mis sur le plan solaire méditerranéen, sur l'enseignement supérieur et la recherche (1 million d'euros) pour l'Université euro-méditerranéenne ou encore sur l'appui aux investissements dans les entreprises. Pour rappel, les ministres des Finances ont passé en revue les mesures mises en œuvre, tant au niveau de l'Union européenne (UE) qu'à celui des pays partenaires méditerranéens en vue de faire face aux effets de la crise financière, ainsi que les priorités retenues, en l'occurrence, les projets discutés portent notamment sur les énergies renouvelables (photovoltaïque), la dépollution marine et la construction d'"autoroutes de la mer ". A ce propos, en 2009 et 2010, la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip), qui fournit des capitaux au secteur privé, contribuera avec 32 millions d'euros à la dépollution de la Méditerranée dans le cadre du programme Horizon 2000, au développement des énergies renouvelables dans la région méditerranéenne et au développement d'infrastructures de transport durables ainsi que le prévoit le projet prioritaire Autoroutes de la mer et autoroutes terrestres. D'ailleurs, une partie des fonds servira à soutenir le fonctionnement du secrétariat de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Cette contribution porte à 90 millions d'euros le budget communautaire total alloué aux priorités recensées depuis juillet 2008, a annoncé la Commission européenne à la veille du premier anniversaire du lancement de l'UPM. " Lundi prochain, l'Union pour la Méditerranée célébrera son premier anniversaire. Bien que certains progrès aient été réalisés, la suspension des activités à la suite de la crise à Ghaza nous a empêché de nous réunir et, par conséquent, de prendre les grandes décisions politiques qui s'imposent pour permettre à l'Union d'atteindre sa vitesse de pointe ", a déclaré Benita Ferrero-Waldner, membre de la Commission européenne chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage. " Je conçois que l'Union pour la Méditerranée suspende ses travaux face à un vide politique, mais il importe que nous prenions la mesure de l'urgence qu'il y a à s'atteler à la tâche et à présenter à nos citoyens les avantages potentiels qu'offre pareille union ", a-t-elle ajouté. Mme Ferrero, qui affirme être convaincue qu'il existe aujourd'hui une volonté politique de surmonter les différences, espère que les réunions tenues récemment entre les pays partenaires permettront aux deux parties " d'ouvrir clairement la voie à une reprise progressive des activités ", de sorte qu'elles puissent " aller de l'avant ". Elle s'est également félicit du fait que " les entreprises privées tirent parti des possibilités colossales qu'offre l'UPM et commencent à nouer des liens avec cette région en créant des entreprises communes ". Toutefois, la Commission européenne a rappelé qu'elle procède actuellement à une évaluation des possibilités et besoins financiers du Secrétariat de l'Union pour la Méditerranée en vue de répartir les fonds. Dans ce sens, avant de débloquer cette nouvelle enveloppe, la Commission avait alloué 18 millions d'euros à des projets tels que le développement et le renforcement de la Protection civile dans la région par la mise en place et la consolidation d'une capacité de réaction, l'initiative " Invest in Med " qui favorise les investissements dans la région et la sécurité maritime en Méditerranée dans le cadre du programme Safemed (Coopération Euromed sur la sécurité et la prévention de la pollution par les navires). Yazid Idir