A en croire les travaux de la réunion des ministres de l'économie et des finances de l'Union pour la Méditerranée (UPM), mardi à Bruxelles et auxquels les pays arabes ont pris part, le projet est sur le point de reprendre enfin ses marques et ce, en dépit des nombreuses entraves, d'ordre politique, qui restent encore pesantes. En effet, ces derniers ont exprimé leur attachement " à poursuivre la coopération entre les pays de la région pour renforcer le développement et l'intégration économique ". Ils se sont également félicités, dans leur déclaration finale, des actions coordonnées et efficaces menées pour stabiliser le secteur financier, et les mesures de stimulation qui ont été mises en oeuvre pour soutenir la croissance économique dans la région euro-méditerranéenne. Lors de la réunion ECOFIN Euromed-Union pour la Méditerranée, les ministres des finances ont passé en revue les mesures mises en œuvre, tant au niveau de l'Union européenne (UE) qu'à celui des pays partenaires méditerranéens en vue de faire face aux effets de la crise financière, ainsi que les priorités retenues, en l'occurrence, les projets discutés portent notamment sur les énergies renouvelables (photovoltaïque), la dépollution marine et la construction d' " autoroutes de la mer ". A ce propos, le but principal de cette réunion a été de faire le point de l'avancement des projets et coordonner les différents intervenants dans quatre domaines majeurs, à savoir, l'eau et l'environnement, les transports, l'énergie et le développement urbain. Dans cette optique, le constat qui a été fait, lors des rencontres internationales Monaco-Méditerranée en mars dernier, la région est particulièrement touchée par le stress hydrique avec une pression démographique sur le littoral importante. En revanche, elle est très favorable à l'établissement des énergies renouvelables, le solaire notamment. Même constat donc lors de cette réunion, au cours de laquelle plusieurs pistes ont été évoquées. La plus ambitieuse, est celle qui consiste en la construction d'une immense centrale thermodynamique au cœur du Sahara susceptible d'alimenter l'Europe. D'autres projets plus modestes, mais plus avancés, ont été décrits au Maroc et en Tunisie. Ce projet vise l'approvisionnement en eau par l'énergie solaire photovoltaïque au bénéfice d'agriculteurs n'ayant pas accès à l'électricité. L'objectif consistera lors d'une phase pilote de 3 ans à équiper 200 premiers puits sur un potentiel de 9.000 puits qui pourraient être équipés à l'horizon 2020, soit une puissance installée totale de 25 MW. La présidence a été assurée par M. Anders Borg, ministre suédois des Finances, dont le pays assure la présidence de l'UE, par Mme Christine Lagarde, ministre française de l'Economie, de l'Industrie et de l'emploi, par M. Youssef Boutros Ghali, ministre égyptien des Finances dont le pays assure, avec la France, la co-présidence de l'UPM et par M. Joaquin Almunia, Commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires. Par ailleurs, la réunion a été consacrée, aussi, à l'examen du rapport annuel 2008 de la FEMIP, ainsi qu'au suivi des deux conférences de la FEMIP qui se sont déroulées à Rabat et à Monaco, aux mois de mars et mai derniers, et qui ont porté, respectivement sur " les besoins des PME méditerranéennes tout au long de leur cycle de vie " et sur " le financement durable de l'eau et changement climatique en Méditerranée ". L'UPM, est censée donner une nouvelle vie au dialogue euro-méditerranéen de Barcelone lancé en 1995, qui s'était enlisé du fait du conflit israélo-palestinien, l'initiative a toutefois tourné court en début d'année avec l'offensive sur Ghaza, qui a entraîné le gel des discussions politiques. Depuis fin juin, elle a commencé à reprendre des couleurs. D'abord avec une première réunion ministérielle à Paris, sur l'environnement. Puis mardi à Bruxelles sur les dossiers financiers avec des représentants des 43 pays membres. Hamid Si Salem