Les acteurs économiques et sociaux seront en conclave à partir d'aujourd'hui, dans le but de définir la nouvelle stratégie industrielle prônée par le département ministériel d'Abdelhamid Temmar. En effet, les travaux des premières assises nationales de l'industrie ont commencés aujourd'hui au Palais des Nations, à Alger et ce, jusqu'à mercredi prochain. Les participants auront donc à mettre au point une stratégie industrielle nationale centrée sur la promotion des filières dites stratégiques de par leur aptitude à assurer à l'économie nationale une croissance durable et une entrée harmonieuse dans l'économie mondiale globalisée. Conçue comme un espace d'élargissement de la concertation à tous les acteurs économiques et sociaux concernés par un sujet aussi sensible, cette rencontre de trois jours se déroulera à la lumière d'un avant-projet de texte intitulé "Stratégie et politiques de relance industrielle" que propose le ministère des Participations et de la Promotion des investissements. (MPPI) Au moins 500 participants entre opérateurs, décideurs et experts, sont attendus à ce rendez-vous qui devra déboucher sur une sorte de plate-forme d'action à soumettre au gouvernement pour pouvoir être appliquée le plus tôt possible, probablement pendant l'année en cours et sur une période de 10 à 15 ans. Ainsi, les représentants du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC-PME), les Sociétés de gestion des participations (SGP), le Conseil national économique et social (Cnes), les principales organisations patronales ou encore l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) sont tous conviés pour prendre part à ces assises décisives, c'est le moins que l'on puisse dire, pour l'avenir de l'industrie nationale. La Banque d'Algérie ainsi que plusieurs autres établissements financiers devraient également y prendre part. Notons, par ailleurs, que des ateliers sectoriels se dérouleront à huis clos pour pouvoir aborder un à un les secteurs d'activité que le ministère propose à la réflexion en tant que filières à fort potentiel de valeur ajoutée et supposés capables d'avoir un effet d'entraînement sur tout le reste de l'économie. Il s'agit des secteurs de la chimie, la pétrochimie, les engrais, l'agroalimentaire, les matériaux de construction, l'industrie électronique, l'industrie pharmaceutique, les industries alimentaires, les industries mécaniques, l'industrie automobile, et les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). En outre, des commissions "transversales" aborderont des thèmes plus généraux, comme l'environnement national de l'investissement, la mise à niveau des entreprises, l'environnement économique international, l'innovation, la politique des ressources humaines. Le projet de stratégie industrielle se veut, avant tout, selon son concepteur en l'occurrence le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, comme "un message clair de la volonté de l'Algérie d'adapter son économie aux exigences de la globalisation des échanges à l'échelle de la planète" L'ambition, selon les termes du projet de texte, est "d'ériger l'Algérie en centre compétitif efficace et générateur d'une importante valeur ajoutée, à travers l'amendement du système économique, le développement des ressources humaines et un meilleur aménagement du territoire ". L'Algérie " doit passer du stade de simple exportateur de produits primaires (naturels) vers celui de producteur et exportateur de biens transformés à technologie plus élaborée et à plus forte valeur ajoutée, pour faire face à la concurrence internationale", résument encore les rédacteurs du document. De leur côté, les principales organisations patronales, sans être opposées dans le fond à l'idée de stratégie industrielle rénovée, vont sans doute centrer leurs interventions sur la nécessité, selon elles, de consolider l'importante base industrielle dont dispose le pays, en accordant toute la "priorité" aux entreprises algériennes. Ces organisations semblent craindre, en effet, que le projet ne favorise l'investissement direct étranger par l'octroi d'avantages fiscaux et autres au détriment des opérateurs locaux. L'idée est donc avant tout de libérer les entreprises algériennes des contraintes d'un environnement encore peu propice à l'investissement, avant de les mettre en concurrence avec des entités étrangères autrement plus aguerries et mieux préparées à la concurrence et à la compétition mondiale.