La crise économique internationale n'a pas épargné les des pays du Golfe. Le gel des investissements arabes en direction des pays du Maghreb notamment a été la première mesure prise par les Etats du Golfe et par leurs institutions financières. La mise en veilleuse de plusieurs investissements arabes, particulièrement dans les secteurs de l'immobilier et du tourisme, commence à stresser les milieux d'affaires dans les trois pays du Maghreb central à savoir l'Algérie , le Maroc et la Tunisie. Ainsi, l'inquiétude se fait sentir à Alger, Tunis et Rabat. En Algérie, où les engagements s'élèvent à près de 20 milliards de dollars, le géant émirati Emaar a déjà mis en veilleuse ses projets de construction de complexes immobiliers, selon la presse algérienne. Une décision suivie, selon la même source, par son compatriote Emirates International Investment Company (EIIC), engagé dans la réalisation du plus grand parc urbain au monde, à Alger, et le saoudien Sidar, qui envisageait d'aménager de nouveaux complexes touristiques sur les côtes algériennes. L'émirati Damac Properties avait été le premier à annoncer, en novembre 2008, le gel de ses projets immobiliers dans les trois pays du Maghreb central. Par ailleurs, la dissolution de Sama-ECH Tunisia, société créée en 2007 par le géant émirati Sama Dubaï, en partenariat avec le groupe britannique EC Harris, pour superviser la construction d'un gigantesque complexe immobilier en Tunisie, a affolé les milieux d'affaires tunisiens. D'autant plus que le mégaprojet, baptisé Porte de la Méditerranée, devait engloutir 25 milliards de dollars pour faire émerger une ville nouvelle près de Tunis, et créer 130 000 emplois. L'information dévoilée par la presse locale a été confirmée par la major mondiale de la promotion immobilière. Le mini séisme provoqué par la dissolution de la filiale tunisienne de Sama Dubaï a eu des répliques au Maroc. Le même groupe émirati a demandé à ses partenaires, dont la société belge Besix, d'arrêter le chantier d'aménagement de la vallée Bouregreg, entre Rabat et Salé. " Sama Dubaï nous a demandé officiellement d'arrêter les travaux ", explique Lamghari Essakl, directeur général de l'Agence d'aménagement de la vallée du Bouregreg (AAVB), cité par l'hebdomadaire marocain La Vie Eco. Selon lui, l'AAVB a déjà engagé une réflexion sur des " solutions de rechange " possibles pour mener à bon port le projet, dont le coût s'élève à 3 milliards de dollars. Le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Mohammad Sabah al-Salem al-Sabah, avait annoncé récemment que la crise a coûté aux monarchies pétrolières du Golfe une perte de 2500 milliards de dollars depuis octobre dernier. La chute des cours du brut et les coupes dans la production décidées par l'OPEP ont considérablement réduit la force de frappe des investisseurs arabes. Dalila B.