Les ministres des Affaires étrangères des pays non-alignés ont poursuivi, hier, leur débat sur le thème principal du 15e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Mouvement des pays non-alignés, à savoir: la solidarité internationale pour la paix et le développement, dans le cadre des réunions préparatoires du 15e sommet du Mouvement prévu aujourd'hui et demain. Le président Bouteflika est arrivé, hier, à Charm El-Cheikh pour prendre part à ce sommet. La séance matinale d'hier a été consacrée à la paix et au développement, "dont la rupture de l'un agit fatalement et négativement sur l'autre", comme disait, hier, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lors de son allocution d'ouverture. En parlant de solidarité, Messahel a insisté sur l'importance de faire une "mention particulière" des implications que ne manquerait pas d'avoir la crise économique mondiale sur les couches des populations les plus vulnérables, en particulier, sur le continent africain. "Nous sommes maintenant quasi-certains, a-t-il poursuivi, que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), déjà compromis par le non-respect par nos partenaires de leurs engagements, ne seront pas réalisés", ajoutant que les projections les "plus pessimistes" indiquent que 150 millions de personnes supplémentaires "viendront grossir les rangs des plus pauvres à cause de cette crise". Le ministre a souligné, dans ce sens, que les dirigeants africains, conscients de cette situation, ont judicieusement décidé de dédier leur dernier sommet au développement de l'agriculture, seul moyen d'assurer la sécurité alimentaire. Cette question pourrait également constituer, a-t-il précisé, un axe de travail pour le Mouvement des non-alignés à la fois en raison de son importance vitale pour nos peuples et parce qu'elle est de nature à donner un sens concret à la coopération Sud-Sud pour assurer à nos populations une sécurité alimentaire totale. Les défis de la paix, de la sécurité et du développement qui se posent au Mouvement, poursuit Messahel, sont complexes et nécessitent des approches de solidarité et de rapprochement. Il a indiqué, dans ce sens, que la demande de rançons prend des proportions alarmantes et tend à devenir un moyen de financement alternatif pour les groupes terroristes, soulignant la nécessité de "la combattre fermement en mobilisant les moyens nécessaires en complétant les instruments internationaux existant et en mettant en œuvre un mécanisme de coopération entre les Etats". Le ministre a affirmé qu'au moment où le monde traverse "l'une des périodes les plus difficiles et les plus instables", "nous avons besoin d'un Mouvement des non-alignés qui soit fort et uni". "Nos pays, a-t-il souligné, ne peuvent, en effet, gagner le pari de la paix ou agir efficacement sur l'ordre international pour le rendre plus juste et réceptif à nos besoins et à nos préoccupations, au demeurant légitimes, sans unir leurs efforts". Le ministre a rappelé, d'autre part, que "c'est le cas des menaces anciennes et nouvelles à la paix et à la stabilité dans le monde qui tirent profit de la mobilité favorisée par les progrès prodigieux réalisés dans le domaine des transports et des technologies de l'information", précisant que ces contraintes "nécessitent une coopération sans faille afin de les prévenir et les combattre efficacement". "Je pense, en particulier, au terrorisme qui doit demeurer, a-t-il souligné, une priorité pour l'action de notre mouvement", recommandant, dans ce contexte, qu'il convient de "hâter la finalisation du projet de convention globale de lutte contre le terrorisme". Le ministre a relevé, par ailleurs, l'importance que revêt la réforme de l'Organisation des Nations unies et son renforcement, un "cadre irremplaçable", a-t-il dit, pour relever ces défis et concevoir des stratégies collectives en vue de faire face aux multiples crises qui secouent notre monde ou pour promouvoir la solidarité entre les peuples, en particulier, ceux qui sont otages des guerres, victimes de la pauvreté et des maladies ou, encore, ceux qui aspirent à exercer leur droit à l'autodétermination. Lotfi.C