Lors de son passage à la chaîne satellitaire algérienne, Canal Algérie, l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, a affirmé que les revendications du GIA d'enlèvement et d'assassinat des 7 moines de Tibhirine, à Médéa, avaient été bel et bien "authentifiées par les services spécialisés français". "Les services spécialisés français ont authentifié les revendications du GIA. C'est-à-dire qu'ils ont affirmé, après étude et examen, que c'est bien le GIA qui a sorti ces revendications", a déclaré, lundi dans une émission de la chaîne de télévision Canal Algérie, M. de Charette, qui était ministre des Affaires étrangères lors des faits, il y a 13 ans. Pour M. De Charette, actuellement député, ces enlèvements et assassinats "avaient été revendiquées par un commando du GIA dirigé par un dénommé Zitouni", relevant que personne au sein du GIA n'avait prétendu le contraire. A ce propos, l'ex-ministre des AE français a mis l'accent sur ce point en affirmant, "je n'impute à aucune autorité algérienne d'avoir trempé dans tout cela et je crois personnellement que c'est bien le GIA qui en est le responsable". L'ancien ministre français, qui a exprimé, par ailleurs, "son attachement à la qualité et à la densité des rapports avec l'Algérie", s'est demandé pourquoi ressortir aujourd'hui "des affaires qui sont de nature à troubler" les rapports algéro-français. "En fait, j'ai du mal à comprendre le sens de l'enquête judiciaire, qui vient d'être déclenchée en France sur le sujet, dans la mesure où tous les événements se sont passés en Algérie", s'est-t-il interrogé. "Pourquoi cette affaire revient à la surface, aujourd'hui, 13 ans après, alors qu'en réalité, on ne voit aucune raison particulière de le faire", a-t-il ajouté. Par ailleurs, l'ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, a affirmé que le témoignage d'un général français attribuant la mort des sept moines français de Tibihirine en 1996 à "une bavure" de l'armée algérienne "n'engage que lui". L'ambassadeur, a ajouté que la position du gouvernement français n'est pas celle de cet officier retraité. Dans ce sillage, le président Sarkozy l'a redit à l'occasion du sommet du G8, il s'en tient au communiqué du GIA. Paris tente d'apaiser les choses, le commissaire français à l'intégration, Yazid Sabeg, était à Alger, porteur d'un message de l'Elysée. Paris tente visiblement d'utiliser la carte de cet industriel d'origine algérienne pour apaiser les tensions entre les deux pays. M. Sabeg devait également préparer le terrain à une visite à Alger du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Ce dernier, connu pour sa proximité avec Nicolas Sarkozy, est aussi l'homme des missions difficiles. Mohamed Amine