L'Algérie a ratifié l'accord de fonctionnement du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), selon un décret présidentiel publié au Journal officiel du lundi 16 juillet 2009. Cet accord a été conclu le 23 décembre 2008 à Moscou entre la Bolivie, l'Egypte, la Guinée Equatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigéria, le Qatar, la Russie, le Trinidad et Tobago et le Venezuela. A travers cet accord faut-il le rappeler, les parties décident de restructurer le Forum des pays exportateurs de gaz, lequel aura un statut juridique international. "Il jouira de la capacité juridique nécessaire à l'exercice de ses fonctions et à la réalisation de ses objectifs", est-il indiqué dans le texte en question. Aussi, les membres du FPEG appellent à travers le texte de l'accord le Brunei, l'Indonésie, la Malaisie, la Norvège, le Turkménistan et les Emirats arabes unis à adhérer à cette toute nouvelle organisation. Serait-ce un pas de plus vers la création d'une Opep du gaz. Même si les conditions actuelles du marché ne le permettent pas (le marché gazier dépend de contrats à long terme et les prix du gaz sont indexés sur ceux du pétrole), il pourrait très bien constituer, à moyen terme, une base solide pour la création d'une organisation pouvant permettre à ses membres de peser sur le marché mondial du gaz, réguler les prix et éviter la concurrence entre les pays producteurs. Il faut savoir que le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) devrait, à terme, permettre aux pays gaziers de vendre directement et librement leur gaz sur le marché, d'une façon plus flexible et de créer ainsi un marché spot. Le développement du GNL, qui monte en puissance depuis les années 1990, est en train de bouleverser considérablement le marché du gaz. Les pays producteurs ont beaucoup investi dans la liquéfaction et, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs se sont dotés d'importantes infrastructures de regazéification. Le GNL apparaît indéniablement comme un vecteur essentiel de l'expansion gazière mondiale. Le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, de l'ordre de 7 %/an d'ici à 2020, ce qui porterait sa part dans les échanges gaziers internationaux à quelque 38 % à cet horizon. La globalisation du marché gazier, l'augmentation de la production et de la consommation de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié dans le monde ont fait que les pays producteurs membres du FPEG ont pris conscience de leur influence de plus en plus grande en matière d'approvisionnement du marché gazier. L'Algérie, qui plaide pour la multiplication des contrats courts et à moyen terme, va d'ailleurs recevoir la première réunion officielle du FPEG qui se tiendra le 19 avril 2010 à Oran en marge de GNL 16. Cette concordance ne peut être fortuite. Cette première réunion permettra ainsi au FPEG de tracer les grandes lignes de son action et pourquoi pas lui offrir le moyen de se donner un rôle actif à cette nouvelle organisation sur la marché du gaz. Cette réunion permettra aux pays producteurs de gaz de se concerter et de rapprocher leurs visions dans un cadre organisé, qui est le FPEG, et d'aller au GNL 16, qui réunit tous les 3 ans producteurs et consommateurs de gaz, en bloc uni, et qui risque de peser dans les dialogues à venir. Samira G.