Oran s'apprête à accueillir lundi la 10ème session du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) dont les travaux porteront, essentiellement, sur les solutions et mesures à prendre pour relancer le marché gazier international et rendre aux prix leur stabilité. La 10ème réunion ministérielle du FPEG, que l'Algérie accueillera pour la deuxième fois après celle d'Alger en 2002, se tiendra en marge de la 16éme Conférence mondiale du gaz (GNL 16) et sera précédée par une réunion des experts. Cette réunion à laquelle prendront part 11 pays membres et 3 pays observateurs ainsi qu'un certain nombre de ministres "spécialement invités", verra la présentation d'une étude initiée par l'Algérie pour évaluer le bilan offre-demande de gaz naturel à moyen terme sur les principaux marchés de consommation. Les principales conclusions de cette étude, qualifiée de "très importante" par les représentants des pays membres du FPEG, seront débattues par les ministres en charge de l'Energie des Etats membres en vue d'établir un plan d'action visant à élaborer une stratégie pour développer une véritable coordination entre pays membres, et ce, afin d'anticiper les réactions des marchés gaziers. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, également président en exercice du FPEG depuis le 1er janvier 2010, a affirmé, dans ce contexte, que l'Algérie présentera des propositions "très importantes" lors de cette réunion, dans le cadre de l'étude qu'elle a réalisée à la demande des pays membres du Forum. Il sera présenté, a-t-il indiqué, une stratégie basée sur la révision du volume de production et de l'offre, dans le but d'assurer un équilibre entre les prix sur le marché libre (4 dollars actuellement) et les prix adoptés pour les contrats de vente à long terme (entre 7 et 8 dollars). Aujourd'hui, les contrats d'exportation de gaz naturel à long terme des pays producteurs sont confrontés à "une réelle menace" car les consommateurs ne veulent pas s'engager dans des contrats à long terme sous prétexte qu'ils déterminent des prix et des niveaux d'exportation fixes alors que le marché Spot leur offre un plus large choix à des prix inférieurs à ceux stipulés dans les contrats à long terme. Les contrats gaziers à long terme stipulent des niveaux minimum et maximum du volume d'exportation du producteur vers le consommateur, rappelle-t-on. Le marché Spot de GNL enregistre depuis 2009 une baisse importante des prix en raison de la hausse inattendue de la production gazière aux Etats-Unis, grand consommateur de cette énergie, favorisée par de nouvelles techniques d'extraction. Le ministre a rappelé que ce forum, dont les pays membres assurent quelque 42% de la production totale mondiale du gaz et disposent de 73% des réserves mondiales de cette énergie, sera également une occasion pour dégager des recommandations "utiles" pour le marché international du gaz, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations, de points de vue et d'expériences relatifs à tous les aspects de l'industrie gazière. La 10è session du FPEG abordera, en outre, la possibilité de coopération avec les différents forums internationaux de l'énergie en vue de promouvoir l'industrie gazière et de renforcer son marché international, a-t-il encore indiqué. M. Khelil a assuré, à ce titre, que la coopération avec des organismes comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l'Agence internationale de l'énergie sera "fructueuse" pour le Forum et lui permettra d'atteindre ses nombreux objectifs. Le Forum se veut être une plate-forme d'études, d'échanges d'informations et d'expériences sur tous les segments de l'industrie gazière. Créé en 2001 à Téhéran (Iran), le FPEG compte 11 pays membres. Il s'agit de l'Algérie, la Bolivie, l'Egypte, la Guinée Equatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago et Venezuela auxquels se joignent 2 pays observateurs, à savoir la Norvège et le Kazakhstan. Mais sa naissance officielle a été annoncée en décembre 2008 à Moscou, lors de la 7ème session ministérielle qui avait été sanctionnée par l'adoption du statut du Forum et la désignation de Doha pour abriter son siège.