L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Office international des épizooties (OIE) ont lancé une campagne mondiale contre la fièvre aphteuse, indique un communiqué publié jeudi à Nairobi, la capitale du Kenya. "La situation de la fièvre aphteuse dans le monde mérite une attention de la communauté internationale et des pays donateurs. Il est nécessaire de la maîtriser dès son apparition et de suivre son évolution au jour le jour", a déclaré le vétérinaire en chef de la FAO, Joseph Domenech. La fièvre aphteuse est une maladie virale fortement contagieuse des animaux à sabots fendus (ongulés). La maladie est caractérisée par la formation de vésicules (cloques remplies de liquide) et d'érosions dans la bouche, les naseaux, les mamelons et les pieds. Bien que rarement mortelle chez les animaux adultes, elle cause de graves pertes dans la production et constitue une contrainte majeure pour le commerce international. Les conséquences économiques et sociales de cette maladie du bétail sont extrêmement négatives et peuvent affecter durant des années les moyens d'existence des éleveurs et des ménages ruraux dans beaucoup de pays en développement. Mais les pays développés aussi peuvent en souffrir cruellement, notamment le Royaume- Uni, l'Irlande, la France et les Pays-Bas. En 2001, quelque 6 millions d'animaux furent abattus dans ces pays causant des pertes estimées entre 11 et 12 milliards de dollars. Et il a fallu 8 mois pour éliminer le virus. Selon M. Joseph Domenech, vétérinaire en chef de la FAO, "la situation zoosanitaire de la fièvre aphteuse au plan mondial mérite l'attention de la communauté internationale et des bailleurs de fonds ; la maladie nécessite d'être contrôlée à la source et de manière graduelle". La fièvre aphteuse se moque des frontières nationales. Aussi des approches régionales et internationales sont-elles nécessaires pour connaître le même succès que celui enregistré par le Programme d'éradication mondiale de la peste bovine. Lancé en 1994, celui-ci avait permis d'éliminer cette maladie dévastatrice du bétail. L'initiative conjointe, présentée et soutenue lors de la Conférence internationale OIE/FAO sur la fièvre aphteuse qui s'est tenue à Asunción, au Paraguay, du 24 au 26 juin 2009, sera mise en oeuvre dans le cadre du Plan-cadre mondial pour la lutte progressive contre les maladies animales transfrontalières signé par les deux partenaires en 2004. Les programmes régionaux de lutte contre la fièvre aphteuse tiendront compte du contexte local et de la diversité - différents types de virus circulent dans différentes régions - et serviront de base pour la définition d'une campagne mondiale. Les feuilles de route régionales devront s'inspirer de l'approche de lutte progressive (plus connue sous son acronyme anglais PCP - Progressive Control Pathway) présentée par la FAO à Asunción. Elle préconise un éventail d'actions et d'investissements au niveau national et régional et permet de mesurer les progrès réalisés par les pays contre la maladie suivant une échelle graduée de 0 à 5. A l'heure actuelle, une centaine de pays faisant partie des sept groupements du monde classés en fonction de leur statut en matière de fièvre aphteuse sont à des niveaux allant de 0 à 3, alors que 67 autres pays sont aux niveaux 4 et 5 et ont été reconnus indemnes de fièvre aphteuse par l'OIE.