L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a appelé mardi à définir les programmes pour relever les défis du changement climatique.Lors de la 29 conférence de la FAO pour le Proche-Orient qui s'est ouverte mardi au Caire, l'organisation a indiqué qu'il est nécessaire d'élaborer des programmes pour permettre au monde de relever les défis causés par le changement climatique, la sécheresse et les inondations. Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a martelé qu'il est important que le Proche-Orient fasse face au changement climatique pour sa sécurité alimentaire. Les conditions en Afghanistan, en Irak, au Soudan, au Liban, en Somalie et dans les territoires palestiniens reflètent la situation dans le domaine agricole au niveau international, a affirmé M. Diouf. Et les revenus croissants du pétrole devraient inciter à l'accroissement des investissements dans l'agriculture au Proche-Orient, une région confrontée à l'insécurité alimentaire, la dégradation des terres, la pénurie d'eau, les maladies animales et les factures d'importations vivrières élevées, a souligné Jacques Diouf, Directeur général de la FAO. “Les investissements agricoles, qu'ils soient de source intérieure ou extérieure, demeurent faibles dans la plupart des pays de la région”, a rappelé M. Diouf qui s'adressait à la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient qui se tient au Caire du 1er au 5 mars 2008. “Au Proche-Orient, à l'instar d'autres régions en développement, l'aide extérieure globale en faveur de l'agriculture est en recul depuis 1995. Il est crucial que des politiques ambitieuses soient élaborées par les gouvernements pour renforcer la part de l'agriculture dans les dépenses totales.” “Il est également souhaitable que les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui versent 17 % de l'aide régionale au secteur agricole, renforcent leur soutien en affectant davantage de fonds au développement de l'agriculture”, a ajouté le DG de la FAO. Car la faim et la malnutrition sont globalement en augmentation dans la région. Entre 1990-92 et 2002-2004, la prévalence de la faim est passée de 13 à 15 % de la population, tandis que le nombre total de personnes sous-alimentées dans les 32 pays membres de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient a atteint 104 millions de personnes, soit en augmentation de 33 millions. Treize pays de la région sont actuellement confrontés à des situations de crise causées par les catastrophes naturelles, les conflits et les maladies animales transfrontières telles que la grippe aviaire et la fièvre aphteuse. Les zones de conflit dans la région, notamment en Afghanistan, Irak, Somalie, Soudan, Palestine et Liban, sont “des motifs sérieux de préoccupation”, estime la FAO Face à l'ampleur et à la complexité de ces calamités, l'Organisation onusienne répond par des services d'appui technique et de coordination, la fourniture de semences et d'outils nécessaires au rétablissement de moyens d'existence fondés sur l'agriculture. L'agriculture au Proche-Orient doit relever des défis majeurs à moyen et long terme. L'eau représente le principal obstacle à l'augmentation de la production agricole dans la région.“Avec moins de 2 % des ressources en eau douce du monde contre 11% de la population, la sécurité alimentaire de la région est conditionnée par la possibilité d'obtenir plus de récolte par goutte d'eau. (…) Malgré une meilleure utilisation de l'eau et une irrigation plus efficace grâce aux avancées technologiques, les résultats restent insuffisants”, a encore dit le directeur général de la FAO. La dégradation des terres constitue un grave problème écologique au Proche-Orient, a-t-il ajouté. “La menace de la grippe aviaire reste réelle et demande une vigilance accrue”, a t-on souligné. Avec l'aide de la FAO, de nombreux pays de la région ont pu adopter des mesures de protection adéquates. Mais il reste beaucoup à faire. De nouvelles souches d'autres maladies animales sont apparues dans la région, dont des zoonoses susceptibles de passer de l'animal à l'homme.