Désormais, l'extraction de matériaux alluvionnaires par tous moyens, et en particulier par l'installation de sablières dans les lits des oueds, est interdite lorsqu'elle présente les risques de dégradation. C'est, en effet, à la faveur de la publication de la loi de finances complémentaire 2009 que la nouvelle mesure vient d'entrer officiellement en vigueur et ce depuis la semaine dernière. Ainsi, en dehors des zones d'interdiction, l'extraction de matériaux alluvionnaires peut être autorisée sous forme de concession à durée limitée accompagnée d'un cahier des charges et sous réserve d'une étude d'impact sur l'environnement établie conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Cette loi avait fait, rappelons-le, l'objet de débats houleux lors de l'examen par la chambre basse du Parlement du code des eaux. En premier temps, les pouvoirs publics disaient que c'était une mesure transitoire en attendant de trouver des substituts à ces matériaux. Mais ces derniers ont malheureusement constaté que la mesure en question n'a pas atteint les objectifs escomptés et encore moins empêché les extractions incontrôlées. C'est pour cette raison que le Conseil des ministres, réunit il y a quelques semaines, avait adopté le projet d'ordonnance amendant la loi relative à l'eau, et qui vient d'être publié dans la LFC 2009. Cette loi vise, en effet, à modifier et compléter la disposition portant interdiction d'extraction de matériaux alluvionnaires dans les lits des oueds, assortie d'une transition de deux ans durant lesquels l'extraction est autorisée sous le régime de la concession. Aujourd'hui, il paraît nécessaire de reconsidérer la question dans une approche plus logique et plus rigoureuse, notamment avec l'extraction anarchique de sable des oueds qui a porté un grave préjudice à l'environnement. Les pouvoirs publics ont donc décidé d'y mettre un terme et songent à couvrir 20 à 30% des besoins du pays en sable pour la réalisation des grands projets structurants par le recours au sable de mer. Ainsi, une solution intermédiaire et transitoire doit être trouvée concernant l'extraction de sable venant des oueds, surtout suite au développement des carrières alors que les investisseurs réclament la prolongation des délais contenus au programme lancé par le président de la République. Dans ce contexte, il faut noter déjà que plusieurs wilayas sont touchées à l'image de Tizi Ouzou, Boumerdès, Annaba et Oran. "C'est à ce titre que nous ferons respecter les conditions et que nous prémunirons notre environnement des risques engendrés par les actes entrepris dans les lits des oueds". "Il convient également de doter rapidement le texte législatif de moyens de sa mise en œuvre, en l'occurrence les textes d'application", avait affirmé Bouteflika, il y a quelques jours, à l'issue de la réunion du Conseil des ministres. Lotfi C.