Un véritable casse-tête ! La problématique concernant l'insuffisance du sable nécessaire à la réalisation des chantiers lancés dans différents secteurs refait surface. Le gouvernement se retrouve face à un nouveau dilemme : la protection de l'environnement et la finalisation des projets de construction. Ainsi, l'application de la loi interdisant l'extraction des matériaux alluvionnaires, prévue pour le mois de septembre prochain, risque d'être renvoyée à nouveau aux calendes grecques. Elle ne sera effective que dans un nombre limité de wilayas : celles où le danger a atteint son paroxysme. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. S'exprimant en marge d'une visite de travail effectuée lundi dernier dans la wilaya de Sétif, il reconnaît que les objectifs tracés en 2007, visant à développer les carrières en vue de remplacer les sablières implantées sur les lits des oueds n'ont pas été atteints. « La loi portant prorogation du délai supplémentaire pour l'extraction du sable des oueds prendra fin au début du mois de septembre. Logiquement, après cette date, on n'aura plus le droit de toucher aux matériaux alluvionnaires, mais il y a un problème. Des carrières ont été développées, mais apparemment, c'est toujours insuffisant pour couvrir les besoins nationaux en sable », affirme-t-il. Prorogation du moratoire Le ministère, précise-t-il, tente actuellement de trouver une solution à ce problème. Le département de Abdelmalek Sellal envisage déjà une option. Il s'agit d'une application partielle de la loi du 4 août 2005. « Je ne sais pas comment on va faire, mais l'idée qu'on a eu au niveau du ministère est d'interdire totalement l'extraction dans les wilayas où il y a problème, comme Tizi Ouzou, Boumerdès, Oran et Annaba. Ailleurs on va essayer de trouver des solutions transitoires pour continuer à utiliser le sable des oueds. Mais rien n'est tranché pour le moment », explique-t-il. Y aura-t-il un nouveau projet de loi ? « Non ! », rétorque le ministre. « Nous allons voir comment trouver une solution moyenne. Même sur le plan législatif, c'est jouable », assure-t-il. Selon lui, les projets lancés dans le cadre du nouveau programme quinquennal du président de la République, tels que la construction de 1 million de logements et 5 nouveaux barrages, nécessitent des quantités importantes de sable. Afin de trouver une issue, le ministère des Ressources en eau et celui de l'Habitat, ajoute-t-il, réfléchissent actuellement à la formule idoine. 14 millions de tonnes de sable prélévées annuellement En tout cas, l'option adoptée, enchaîne-t-il, sera contenue soit dans la prochaine loi de finances complémentaire ou dans la loi de finances pour 2010. Cependant, la solution portera sans nul doute sur la prorogation du moratoire pour l'exploitation des oueds et rivières décidé en 2007. Par conséquent, l'environnement accusera de nouveaux coups. Avec plus de 14 millions de tonnes de sable prélevées annuellement, soit 40% des besoins nationaux en la matière, l'on s'achemine droit vers une catastrophe écologique. Selon des spécialistes interrogés par El Watan en 2007, l'écosystème sera fortement ébranlé. A cette époque, même les responsables du ministère des Ressources en eau ont attiré l'attention sur les risques que peut provoquer le prélèvement massif des matériaux alluvionnaires sur la nappe phréatique et sur l'environnement.