Elle avait fait l'objet de débats houleux lors de l'examen par la chambre basse du Parlement du code des eaux. Elle, c'est la mesure prise dans la loi de 2008 relative à la prorogation de deux ans de l'extraction de matériaux alluvionnaires dans les lits des oueds. C'était, disait Abdelmalek Sellal, une mesure transitoire en attendant de trouver des substituts à ces matériaux. Le Conseil des ministres tenu hier, a malheureusement constaté que la mesure en question n'a pas atteint les objectifs escomptés et encore moins empêché les extractions incontrôlées. Dès lors, ledit conseil a adopté un projet d'ordonnance amendant la loi relative à l'eau. Après la communication du ministre des Ressources halieutiques, le président de la République a relevé que c'est l'ampleur du programme national de construction de logements, des structures éducatives et d'infrastructures de base, qui a fortement intensifié la demande de divers agrégats. Il a insisté «pour que le nouveau dispositif réponde au mieux aux principes de l'interdiction d'extraction lorsqu'il y a des risques, de l'établissement d'un inventaire des oueds ou tronçons des oueds concernés par cette interdiction et de l'extraction des agrégats au moyen d'une concession assortie d'un cahier des charge basé sur une étude d'impact». On se souvient qu'en 2005, Abdelmalek Sellal s'était présenté devant les élus de la nation pour leur proposer un amendement du code des eaux, notamment en son article 14. Lequel stipule que «l'extraction des matériaux alluvionnaires par tous les moyens, en particulier par l'installation de sablières dans les lits des oueds est interdite». L'amendement consistait en la prorogation de 24 mois pour l'extraction avec un cahier des charges. Deux ans plus tard, le même ministre se représente devant l'APN pour faire la même proposition. C'est-à-dire une prolongation supplémentaire de deux ans. L'amendement en question était en totale contradiction avec le projet de documents. Puisque le ministre a fait état des dangers de cette extraction : néfastes répercussions, pollution des oueds, désertification, disparition des surfaces agricoles, risque d'effondrement des ponts et autres inondations. «Mais nous sommes entre le marteau et l'enclume», disait-il pour tenter deconvaincre les élus du bien-fondé de l'amendement. «Nous sommes parfaitement conscients que la mafia du sable et les voleurs vont continuer à sévir, mais je ne suis pas Don Corleone.» L'avenir lui a donné raison, puisque le Conseil des ministres a fait les mêmes constats. F. A.