Le groupe de pneumatique français Michelin ne va pas quitter l'Algérie. C'est du moins ce qu'a déclaré une source proche de l'entreprise. Du côté de Michelin Algérie on se dit surpris des informations publiées hier par l'un de nos confrères de la presse, faisant état de la possibilité que le groupe puisse quitter l'Algérie si ses contre performances au niveau mondial persistent au second semestre 2009. Notre source affirme qu'il est vrai que la filiale algérienne du groupe a dû réadapter son rythme de production à cause de la baisse de la demande à l'export ; néanmoins, la demande sur le marché interne se maintient et même croît et peut ainsi assurer une certaine marge de manœuvre à l'entreprise. Il est vrai que depuis le déclenchement de la crise économique mondiale, certaines filiales de multinationales installées en Algérie ont dû réduire drastiquement leurs coûts. C'est le cas d'ArcelorMittal Annaba qui a dû revoir sa politique envers les sous-traitants. De son côté, Michelin Algérie a dû fermer temporairement son usine durant les quelques jours des vacances de fin d'année. Depuis, l'entreprise semble avoir réussi à réadapter son fonctionnement selon la situation du marché.Cela n'enlève rien au fait que le groupe Michelin fait face actuellement à des difficultés au niveau mondial. Ainsi, Michelin a subi, vendredi, ses premières pertes nettes semestrielles depuis une quinzaine d'années, en raison de la chute des ventes et du coût des plans de restructuration, notamment en France. Le groupe a affiché une perte nette de 122 millions d'euros, les premières depuis 1993, après avoir passé des charges de 292 millions d'euros correspondant aux plans de restructuration lancés en France et aux Etats-Unis. Les marchés de pneumatiques ont été "en très forte baisse au premier semestre", a souligné, vendredi, Jean-Dominique Senard, gérant du groupe. Pour l'heure, Michelin ne voit "pas encore" de reprise économique touchant le secteur, même s'il y a "un certain nombre de signaux d'amélioration liés à la fin d'un grand mouvement de déstockage", a indiqué M. Senard. Mais "la visibilité est extrêmement faible", a-t-il ajouté. Au premier semestre, les volumes de ventes de Michelin ont accusé une baisse de 23%, reflétant la chute des marchés, et le chiffre d'affaires a reculé de 13,4% à 7,1 milliards d'euros. Les marchés du pneu équipant les véhicules neufs ont particulièrement souffert, en raison notamment des déstockages des constructeurs automobiles, et de façon plus large les pneus poids lourds. L'ensemble des zones a été concerné, sauf en Chine. Le groupe a fait état d'"une certaine reprise d'activité" dans les usines, mais à un niveau qui reste "inférieur à l'année dernière". L'impact encore négatif du coût des matières premières au premier semestre (117 millions) devrait, en effet, s'inverser dans la deuxième moitié de l'année, selon le groupe, qui chiffre l'impact favorable de la baisse des prix entre 500 et 600 millions sur l'année. Un effet qui pourrait perdurer au premier trimestre 2010. Michelin va maintenir ses investissements dans les zones à forte croissance. Le groupe a programmé l'extension de ses capacités de production de pneus poids lourds en Chine, la construction d'une usine de pneus destinés aux poids lourds et au génie civil en Inde et la construction d'une usine de pneus tourisme et camionnette au Brésil. Samira G