La récession s'installe. Il ne se passe pas un jour sans que les médias ne rapportent les difficultés dans lesquelles pataugent un bon nombre d'entreprises industrielles. La première victime de la crise : l'industrie automobile. Le moral des ménages n'étant pas au beau fixe, s'ensuit forcément une baisse drastique de la demande. Malgré les plans d'aides initiés Outre-Atlantique, l'automobile a du mal à tenir sur ses quatre roues. La situation étant ce qu'elle est, les industries connexes commencent, elles aussi, à ressentir les effets de la crise. C'est ainsi, qu'après la sidérurgie, c'est le pneumatique qui commence à se dégonfler. L'Algérie, pays loin d'évoluer en vase clos, et compte un bon nombre de filiales de grands groupes industriels, n'échappe pas à cette réalité. En effet, le groupe français de pneumatiques Michelin a annoncé, hier, qu'il envisageait de fermer momentanément son usine d'Alger et ce, du 29 décembre au 7 janvier, en raison de la baisse de ses exportations. "Michelin a décidé de ralentir temporairement l'activité de son usine d'Alger du 29 décembre au 7 janvier, soit six jours ouvrables. Nos volumes de vente sont à la baisse en particulier sur les marchés à l'export", a déclaré, hier, le porte-parole de Michelin à Alger. Michelin n'a pas précisé le volume exact de la baisse de ses exportations à partir d'Algérie. Il faut savoir néanmoins que Michelin Algérie exporte 40 % de sa production, essentiellement vers les pays du Golfe et l'Afrique. N'oublions pas que l'annonce de la fermeture de l'usine d'Alger fait suite à la décision du groupe français de réduire son activité dans la plupart de ses usines dans le monde pour faire face à la crise et mieux maîtriser ses stocks. Selon la même source, cet arrêt ne doit pas affecter le millier de salariés de Michelin en Algérie qui prendront des congés durant cette période. Michelin insiste aussi sur le fait que cette décision prise "dans un contexte lié à la conjoncture économique mondiale est conjoncturelle et ne remet pas en cause la stratégie à moyen et court termes". Et d'ajouter que le groupe Michelin s'adapte en permanence à l'évolution de la situation économique mondiale. Il ne faut pas perdre de vue que ce n'est pas la première fois qu'une entreprise étrangère installée en Algérie revoit ses prévisions à cause de la crise. En effet, il y a quelques semaines, le sidérurgiste Arcelor Mittal a revu ses prévisions de production en Algérie à 800 000 tonnes d'acier en 2009, au lieu des 1,3 million de tonnes prévus initialement. Le P-DG d'ArcelorMittal Algérie, Bernard Bousquet a également indiqué que la filiale algérienne doit réduire tous ses coûts de production par une amélioration des performances dans le process de production et baisser les achats qui comprennent les contrats de sous-traitance et les emplois temporaires. Les responsables de l'entreprise ont néanmoins assuré que l'Algérie n'est pas concernée par le plan de suppression des emplois initié par le groupe aussi bien à Annaba qu'au complexe d'El Hadjar, ainsi que dans les mines et les dépôts.