Le niveau actuellement élevé des recettes fiscales pétrolières offre une opportunité historique aux pouvoirs publics d'approfondir les réformes entamées depuis déjà quelques années, notamment les réformes fiscale, domaniale, douanière, parafiscale et des finances locales, pour rapprocher nos systèmes des standards internationaux et améliorer le développement et la compétitivité du pays. Les moins-values financières, qui seront conjoncturellement générées par un processus de révision à la baisse des niveaux des différentes taxations, pourront être contrebalancées sans grande difficulté par les importantes et récentes augmentations des recettes fiscales pétrolières. C'est dans ce contexte que le dernier numéro de la lettre de la DGI a été consacré à l'épargne et la fiscalité, qui traduit le rôle de la fiscalité comme moyen efficace dans la formation du capital national et la mobilisation de l'épargne interne, et met en exergue la préoccupation majeure des pouvoirs publics de soutenir la croissance économique du pays et asseoir ainsi les prémices d'un développement économique durable. La question de trouver des sources de capitaux à injecter dans l'économie se pose, en effet, avec acuité à certains pays, à l'instar de l'Algérie, au regard des énormes besoins de financement pour soutenir leur développement. Selon le DG des impôts, Abderrahmane Raouya, dans son éditorial de la lettre de la DGI, la fiscalité représente un instrument utile pour encourager l'épargne et rationaliser son affectation vers les placements productifs, en l'occurrence les placements financiers. Ces derniers bénéficient d'exonérations et de réductions d'impôts très conséquents. Ils représentent une source non négligeable de revenus en offrant une multitude d'opportunités de placements à des conditions variées. Ces formules variées accompagnées de dispositions fiscales des plus avantageuses encouragent l'établissement d'un climat de confiance indispensable pour la mobilisation maximale de cette épargne. Pour ce faire, le gouvernement, à travers un dispositif législatif cohérent, tant fiscal que financier, tend à asseoir un environnement propice à drainer le maximum d'épargne interne vers les circuits financiers. De la sorte, il assure la disponibilité de ressources appréciables sur le marché financier. Une thésaurisation stérile de celles-ci par les particuliers n'étant d'aucun apport pour l'économie nationale. "Cela permettra aussi de soustraire cette épargne au circuit informel échappant à tout contrôle et causant, par conséquent, un manque à gagner important pour le budget de l'Etat", écrit-il. D'ailleurs, dans les années qui viennent, le gouvernement devra oeuvrer inlassablement à l'amélioration du rendement de la fiscalité ordinaire. Ceci dit, pour susciter un véritable pacte social interne, il conviendra de relever les impôts fonciers prélevés par les collectivités locales, les droits de succession, en revanche, il ne faudra pas toucher à la fiscalité sur l'épargne. Mais l'idéal serait d'instaurer un véritable impôt sur la fortune qui serait assis essentiellement sur les signes extérieurs de richesses. Par ailleurs, et au-delà de l'épargne interne, un effort particulier devra être fourni en direction de notre importante communauté résidant à l'étranger en vue de capter son épargne et contribuer ainsi à l'essor de l'économie nationale. Lotfi C.