En 2008, sur le plan de la structure de l'économie algérienne, rien n'a changé. L'Algérie a continué à n'exporter que des hydrocarbures et d'importer tout, des denrées alimentaires aux médicaments ainsi que des équipements. L'exercice précédent a confirmé, une fois de plus, que la santé financière de l'Algérie reste tributaire des tergiversations des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux. Cependant, l'année 2009 sera-t-elle à l'image de 2008, sans grands bouleversements économiques ? C'est à cette interrogation qui ne manque pas de sens que l'auteur d'un article paru sur le site électronique "Algérie Focus" intitulé "Economie algérienne en 2009 : 7 points pour ne pas se perdre" a essayé de trouver les réponses adéquates. En ce qui concerne les hydrocarbures, selon l'auteur, l'Algérie, en 2009, continue de surveiller le pétrole. "L'évolution des prix du pétrole est très suivie en 2009, en Algérie, qui tire 98% de ses ressources en devises de ses exportations en hydrocarbures. Les tergiversations des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux seront, sans conteste, parmi les plus importantes préoccupations de l'Algérie en 2009. Tous les regards sont tournés vers le baril du pétrole qui a terminé une année 2008 tumultueuse sous la barre des 40 dollars. Le baril a enregistré un repli de plus de 4% sur le marché asiatique, démarrant ainsi la nouvelle année sur une note faible après le rallye de dernière minute du dernier mercredi de 2008, qui avait fait bondir les prix de 14%. 2008 a été finalement une année exceptionnelle. Après un niveau record de 147 dollars le baril en juillet, les cours des hydrocarbures se sont effondrés pour frôler la barre des 33 dollars en décembre. Ce bal des cours a donné des sueurs froides aux pays exportateurs de l'or noir, notamment en Algérie où, en dépit des assurances répétées des officiels, les économistes commencent sérieusement à douter de la santé financière de l'économie nationale. Les experts financiers appréhendent mal la nouvelle année 2009. Ils estiment que l'Algérie, dont 98% des revenus viennent de l'exportation des hydrocarbures, est plus que jamais menacée par la chute du prix du baril. Alors que les premières répercussions de la crise financière internationale affectent la demande mondiale en hydrocarbures, les réserves de change de l'Algérie devraient se rétrécir comme une peau de chagrin à cause d'une montée spectaculaire de la facture des importations (près de 35 milliards de dollars en 2008) et d'une inflation galopante qui guette désormais l'économie mondiale". Abordant, les activités de Sonatrach, l'auteur estime que celle-ci est au ralenti tout en misant sur le gaz. L'Algérie augmentera de 30% sa capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) grâce aux deux grands projets de Skikda et Arzew qui contribueront à la concrétisation des objectifs fixés en matière d'exportation de gaz naturel. Le projet du complexe de Skikda, qui entrera en production en novembre 2011, prévoit la réalisation d'une capacité de production de 4,5 millions de tonnes par an, tandis que celui d'Arzew, opérationnel en novembre 2012, portera sur une capacité de production de 4,7 millions de tonnes par an, selon les données de Sonatrach. Le groupe Sonatrach, qui projette d'exporter 85 milliards de m3 de gaz naturel en 2010 et 100 milliards de m3 à l'horizon 2015, compte sur ces deux projets d'envergure pour la réalisation de ses objectifs. Le bilan de Sonatrach pour l'année 2007 fait ressortir des productions de 63,8 millions de tonnes de pétrole brut, de 152,8 milliards m3 de gaz naturel, de 13,7 millions de tonnes de condensat, de 8,6 millions de tonnes de GPL et de 40 millions de m3 de GNL. D'après ses prévisions, l'industrie mondiale du GNL représenterait, lors des dix prochaines années, près de 40% des échanges gaziers internationaux. Des ambitions amplement justifiées après le déclenchement de la guerre du gaz entre Moscou et Kiev, qui devrait renforcer la position de l'Algérie sur le marché gazier européen. Pour ce qui est des dépenses budgétaires, la loi de finances complémentaire pour 2009, a fait office d'un véritable séisme. Il est vrai qu'elle consacre la poursuite des dépenses budgétaires pour maintenir l'économie nationale en mouvement. La loi de finances complémentaire pour l'année 2009 prend en charge, d'abord, une augmentation de près de 68 milliards DA au niveau des crédits de fonctionnement, qui passent ainsi de 2 593 à 2 661 milliards DA pour l'année en cours. Cette hausse est destinée notamment à la prise en charge des augmentations des bourses des étudiants et des stagiaires de la formation professionnelle, des besoins des trois prochaines rentrées scolaire, universitaire et de la formation professionnelle, y compris en encadrements pédagogiques, des droits des victimes du terrorisme parmi les éléments du service national ainsi qu'au relèvement de l'allocation mensuelle servie aux citoyens volontaires participant à la lutte contre le terrorisme. Pour leur part, les crédits d'équipement ont été réévalués de près de 216 milliards DA, passant de 2 597 à 2 813 milliards DA. En même temps, les autorisations de programme connaissent une hausse de plus de 442 milliards DA. Ces dispositions permettront la finalisation de projets en cours et le lancement de premières opérations relevant du nouveau programme quinquennal de développement. Au total, le budget de l'année 2009, établi sur la base d'un prix de 37 dollars le baril de pétrole, évoluera en recettes de 2 786 à 3 178 milliards DA, alors que les dépenses évolueront de 5 191 à 5 428 milliards DA. Dans sa partie législative et fiscale, le projet de loi de finances complémentaire prend en charge des mesures et dispositions annoncées par le chef de l'Etat au début de cette année ou contenues dans le programme présidentiel, notamment pour favoriser la création d'emplois, encourager l'investissement dans la petite et moyenne entreprise en général et dans les secteurs de l'agriculture et du tourisme en particulier, promouvoir la recherche scientifique, encadrer davantage l'investissement étranger au profit de l'économie nationale et pour la sauvegarde de la balance des paiements, et renforcer la lutte contre la fraude économique en général et particulièrement dans le commerce extérieur. Néanmoins, la publication des textes a suscité un vif débats au sein de la sphère économique. De la suppression du crédit à la consommation, à l'instauration du crédit documentaire comme moyen de paiement de toute importation en passant par les mesures dites reflétant un retour ver le patriotisme économique, la LFC 2009 est très impopulaire. Mais les pouvoirs publics tiennent à ces changements. Selon le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, "l'enjeu majeur pour l'économie algérienne, compte tenu que 97% de nos recettes d'exportation et 70% des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures, est de diversifier les sources de revenus internes et externes. L'autre enjeu majeur concerne l'emploi". Le ministre a également indiqué qu'"au plan externe, nos revenus à l'exportation par rapport au premier semestre 2008 ont diminué de moitié. Par contre, nos importations ont été stabilisées à 19 milliards de dollars grâce aux mesures engagées dans les lois de finances précédentes. Ceci fait que notre balance commerciale sur le premier semestre de cette année affiche un excédent d'un peu plus d'un milliard de dollars, contre 20 milliards de dollars sur le premier semestre de l'année 2008. Les réserves de change se sont stabilisées et correspondent à quatre années d'importations. Au plan budgétaire, les recettes fiscales pétrolières ont connu une baisse sensible, soit 50%. Malgré cela, l'Etat a pu stabiliser le Fonds de régulation des recettes à un niveau de 4 280 milliards de DA. La croissance projetée pour l'exercice 2009 est estimée à 4% avec une croissance hors hydrocarbure de 6,4%. L'inflation, malgré la poussée constatée en début d'année, enregistre une baisse et devrait se stabiliser autour de 4%".