La banque Citibank Algeria a indiqué que la mesure d'interdiction des crédits à la consommation n'affectait nullement ses activités puisqu'elle est spécialisée exclusivement dans le financement des entreprises, a-t-elle indiqué dans un communiqué. ''Depuis sa création en 1997, Citibank Algeria n'a jamais octroyé de crédits à la consommation et, par conséquent, la mesure d'interdiction de ces crédits n'affecte nullement son activité'', souligne-t-elle dans un démenti aux informations rapportées par la presse selon lesquelles cette banque est parmi celles qui auraient centré le gros de leurs activités dans le créneau du crédit à la consommation. ''La Citibank a participé activement au financement des grands projets d'investissement dans plusieurs secteurs vitaux de l'économie, et s'est spécialisée exclusivement dans les financements simples et structurés des entreprises publiques et privées'', ajoute-t-elle. La banque américaine n'est pas la seule à avoir tenu à apporter ces précisions. Ainsi, un haut responsable de la filiale algérienne de Tunisie Leasing, Maghreb Leasing Algérie, a démenti être touchée par cette mesure. Celui-ci a d'ailleurs cité un document officiel daté du 4 août. Celui-ci stipule clairement que les seuls concernés par la question de la suppression des crédits à la consommation sont les banques et non pas Maghreb Leasing qui ne finance pas les particuliers et n'octroie pas de crédits à la consommation. Dans une déclaration au site tunisien Business News, le même responsable a rappelé que l'objectif principal de Maghreb Leasing est le financement de la PME. " Un objectif qui s'inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement algérien qui cherche à encourager et développer la PME algérienne ", précisera-t-il. Pour rappel, la LFC 2009 stipule clairement, dans son article 75, que "les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers". Cette loi interdit aux banques d'octroyer des crédits à la consommation aux particuliers et vise tous les établissements financiers exerçant en Algérie. En effet, après le flou qui a entouré cette question, une note émanant du ministère des Finances exhorte les établissements financiers à se mettre à la règle. La mise au point est venue il y a une dizaine de jours du ministère algérien des Finances. Dans une correspondance ministérielle adressée aux établissements financiers spécialisés, à l'instar de Cetelem (filiale de BNP Paribas), Credal (filiale de la Société générale en attente d'agrément), Maghreb Leasing (filiale de Tunisie Leasing Groupe), la tutelle a tenu à mettre fin à l'amalgame qui a suivi la publication de la loi de finances complémentaire pour 2009. "Les mesures de suspension des crédits à la consommation annoncées dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 concernent toutes les banques et les établissements financiers exerçant en Algérie sans aucune exception", précise-t-on dans ce document. Toutefois, la question qui se pose avec acuité est de savoir si cette mesure pourrait inciter les banques à octroyer plus de crédits à l'immobilier avec davantage de facilités. L'imposition d'une taxe sur le véhicule neuf n'a pas poussé les constructeurs à s'installer en Algérie. L'interdiction du crédit à la consommation et le crédit véhicule pénalisent surtout ces établissements. Pour sa part, l'expert international en économie, Abderrahmane Mebtoul, estime que le gouvernement se trompe de cible, "il est inconcevable que les banques privées soient gérées par le gouvernement. Ce dernier ne doit pas s'ingérer dans le fonctionnement des banques privées, selon la loi sur la monnaie et le crédit". Selon lui, la Banque centrale est la seule habilitée à prendre des décisions.