Le projet pharaonique Desertec, qui prévoit des installations solaires thermiques réparties sur plusieurs milliers de kilomètres carrés, en plein désert nord africain, d'un coût estimé à 400 milliards d'euros, n'a jamais été présenté aux autorités algériennes concernées. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, à Alger, M. Chakib Khelil, ministre de I'Energie et des Mines, en marge de la cérémonie de signature des contrats d'assurance de Sonatrach et de ses filiales pour l'exercice 2009-2010. " Je n'ai aucune idée sur ce projet et je ne peux faire aucune réflexion. Ce projet n'a jamais été présenté au ministère ni aux entités concernées. Donc nous n'avons pas d'opinion sur ce projet ", a déclaré le ministre, en marge de la cérémonie de signature des contrats d'assurance de Sonatrach et de ses filiales pour I'exercice 2009-2010, organisée à la direction générale du groupe. Selon le ministre, la politique nationale en ce qui concerne les énergies renouvelables, et plus précisément le solaire, est claire. " Dans ce domaine, il y a moult conditions. Il y a d'abord la constitution d'un partenariat entre les sociétés algériennes et les sociétés étrangères. Il s'agit également du transfert de technologie en ce qui concerne le domaine de l' engineering, les équipements et matériels ainsi que la construction ", a-t-il dit. " Si ces conditions ne sont pas remplies, nous ne sommes pas intéressés par ce partenariat, car le partenariat dans le solaire doit servir à promouvoir la maîtrise de l'engineering par les sociétés algériennes, la maîtrise de la construction des équipements et matériel dans ce créneau et les réalisations ", a-t-il ajouté. Le ministre précisera en substance que " s'il s'agit uniquement d'implanter des panneaux sur notre sol et exporter de l'énergie solaire vers leurs pays, nous ne sommes pas intéressés ". A noter qu'une fois achevée, la future énergie solaire saharienne qui va se dégager du projet sera essentiellement destinée à chauffer l'Europe. Face à cela, les Maghrébins devraient former un front uni afin de poser un certain nombre de conditions, notamment des investissements conséquents en fonction de subsides que ces entreprises vont tirer de ce projet. Alors inutile de jouer au solo. Il est utile de rappeler que le groupe industriel Cevital s'est associé, lundi dernier à Munich, en Allemagne, à une dizaine d'entreprises, en majorité allemandes, pour la création d'un bureau d'études qui aura la tâche d'élaborer des plans d'investissement du projet pharaonique Desertec. Ce plan solaire méditerranéen, d'un coût avoisinant les 400 milliards d'euros, permettrait de donner à l'Europe une source énergétique susceptible de l'aider à remplir son objectif de 20 % d'électricité propre, contre 8 % aujourd'hui. En outre, cette centrale pourrait couvrir 15 % des besoins en électricité de l'Europe en 2050. Il vrai que sur le papier Desertec apparaît comme la solution à tous les grands défis environnementaux et économiques actuels. Pour rappel, cette initiative a pour objet l'analyse et la mise en place d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d'une production d'énergie sans émission de CO2 dans les déserts d'Afrique du Nord, dont celui de l'Algérie. Le concept Desertec, conçu et réalisé par l'initiative Trec du Club de Rome, décrit les perspectives d'un approvisionnement électrique durable pour toutes les régions du monde avec accès au potentiel énergétique des déserts. Hamid M.